Publié le 15 mai 2012
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Non à l’EP Musées !

La Mairie de Paris vient-elle de se livrer avec la création d'un établissement public “Musées” à une nouvelle interprétation de la nouvelle d'Edgar Poe La Lettre Volée, en faisant en sorte que les détails soient bien visibles dans le projet alors que l'essentiel est occulté ?  Malgré de nombreuses réunions tenues avec les représentants des personnels dans le cadre d'un Comité de suivi, tous les syndicats de la Ville ont voté contre le principe du transfert de la gestion des musées à un établissement public administratif lors d'une réunion houleuse du CTP Central le 11 mai.

Le paradoxe semble à première vue évident : comment un projet ayant fait l'objet de multiples réunions dans le cadre d'un Comité de suivi (réunions dont nous avons largement rendu compte sur le présent site Internet) peut-il recevoir un avis négatif de la part de l'ensemble des syndicats de la Ville (CFDT, CFTC, CGT, FO, SUPAP-FSU, UCP, UNSA) au motif que ses fondements restent flous ou que des arrières-pensées jamais explicitées le commandent ?

Pour résumer les échanges entre l'administration et les organisations syndicales qui ont eu lieu sur ce projet lors du tumultueux CTP Central du 11 mai, on voit rapidement que ce paradoxe n'est qu'apparent. En effet :

> le fonctionnement du futur établissement public (qui prendra la forme d'une Régie personnalisée, sur le modèle de l'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris) a été étudié souvent dans ses détails dans les réunions du Comité de suivi, mais ni ses statuts, ni son organigramme (qui constituent des éléments essentiels du projet) ne sont présentés pour avis au CTP Central. > la Mairie de Paris estime que la création de l'EP Musées représente un progrès pour les personnels (une fonction “ressources humaines” ne va-t-elle pas leur être spécialement dédiée ?) mais ceux-ci ne seront plus officiellement représentés dans le cadre d'une instance paritaire comme c'était le cas à la DAC (les délégués des personnels ne siégeant pas au conseil d'administration de la Régie).

Si l'on ajoute à ces deux points l'idée, constamment répétée par l'Exécutif mais jamais prouvée à ce jour, que l'établissement public  va « améliorer le service public muséal parisien », on voit ainsi que les syndicats sont fondés dans leurs critiques d'un projet incertain, voire hasardeux. Toutes les organisations syndicales ont d'ailleurs unanimement demandé qu'un moratoire soit établi avant la création de l'EP Musées afin qu'un état des lieux précis soit effectué avant le transfert de la gestion des musées à l'établissement public. Cette exigence a – bien sûr –  été rejetée par l'adjointe au Maire de Paris chargée des ressources humaines et les représentants de l'administration.

Les syndicats ont aussi dénoncé le démembrement de la DAC opéré par l'EP Musées et leurs inquiétudes sur la future stratégie de l'établissement public, qui demeure aujourd'hui inconnue.

« Réformer contre la volonté des personnels représente toujours une aventure douteuse » a notamment déclaré l'UNSA.

Sur l'établissement public “Musées” lire nos articles des

> 11 juillet 2011 –   EP Musées, toujours le smog

> 19 septembre 2011 –   Musées, encore le trouble

> 31 janvier 2012 –  Nouveau point sur l'EP Musées

> 4 février 2012 –  EP Musées : les précisions de Delphine Lévy