Publié le 13 octobre 2020
Cinq Votations suisses : des choix attendus, armée, immigration, frais de garde, congé parental, loups. - PDF

Cinq Votations suisses : des choix attendus, armée, immigration, frais de garde, congé parental, loups.

Le résultat très serré de la votation (en France un référendum) du 27 septembre sur la modernisation des forces militaires helvétiques met au jour une profonde division dans le pays. 

C’est avec seulement 50,1 % des suffrages exprimés que le oui a été donné au renouvellement de la flotte d’avions de chasse helvétique. 

Le projet du gouvernement, qui prévoit de réserver à l’avenir six milliards de francs suisses (5,58 milliards d’euro) sur le budget de la Défense pour que la Suisse “protège son propre espace aérien et contribue à la sécurité européenne”, même si la Suisse n’est naturellement pas membre de l’Otan, encore moins de son commandement militaire intégré. 

Avec seulement 8 670 voix d’avance sur 3 202 730 suffrages exprimés, c’est l’un des scrutins les plus serrés jamais enregistré, même si 16 cantons sur 23 s’étaient prononcés pour.  

Ce résultat jugé beaucoup trop étriqué fait apparaître une appréciation des risques et des priorités en matière de politique de sécurité quasi diamétralement opposée entre les campagnes plutôt favorables au oui, et les zones urbaines plutôt favorables au non. 

Il renvoi à un débat sur le rôle de la Suisse au sein du monde occidental. Et à l’achat de matériel militaire français (cocorico…) comme pour la Grèce récemment. En effet, après l’Egypte, le Qatar et l’Inde, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a notamment indiqué le 13 septembre son accord pour l’achat de 18 appareils Rafale Dassault dont 6 seraient neufs et 12 d'occasions (il existe un marché de l’occasion dans ce domaine…), premières livraisons prévues en 2021. 

Compte tenu de cette profonde division de la population sur l’armée suisse, en laquelle beaucoup voient “une institution du passé”, les socialistes et les Verts – qui appelaient à voter non – risquent de verser dans une opposition permanente à tous les projets de l’armée avec le soutien de leur électorat. 

Un tel débat n’a jamais eu lieu en France, ni sur ce type de sujet précis, ni plus grave sur le fait que, tout en restant membre de l’OTAN,  la France quitte son commandement intégré et multinational, et  exige le départ des bases américaines de France en 1966, le retour au sein du commandement intégré en 2009, n’ayant pas donné lieu non plus à consultation publique. Ni l’Etat-major OTAN qui était installé à Rocquencourt, près de Versailles, ni les bases américaines ne sont alors retournées en France….