Publié le 13 octobre 2020
Cinq Votations suisses : des choix attendus, armée, immigration, frais de garde, congé parental, loups. - PDF

Cinq Votations suisses : des choix attendus, armée, immigration, frais de garde, congé parental, loups.

Autre votation d’initiative populaire “pour une immigration limitée” : lancée par le parti de droite Union démocratique du centre (UDC), la proposition entend mettre un terme à la libre circulation des ressortissants européens en Suisse et rétablir des quotas afin de réguler l’immigration. 

Le texte vise à mettre un frein à l’arrivée de travailleurs européens en Suisse. Ces derniers ne bénéficieraient plus du libre accès au marché du travail helvétique, mais seraient à nouveau soumis au système de contingentement appliqué avant l’entrée en vigueur de l’accord de 2002 sur la libre circulation des personnes avec l’Union européenne. 

La résiliation de cet accord équivaudrait à un “Brexit suisse” ; même si la Suisse ne fait pas partie de l’Union Européenne, a prévenu la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter lors des débats au Parlement. Le gouvernement et les partenaires sociaux ont tenu à appeler au rejet de l’initiative dite “de limitation”, soulignant que son adoption “limiterait les possibilités d’exportation pour les entreprises suisses, menacerait certains emplois et entraînerait une hausse des prix des biens de consommation”. Selon le site de la radio suisse, les immigrés européens ont contribué à la flexibilité du marché du travail. 

Le “Brexit suisse” n’est pas pour demain, la proposition a été rejetée par 62% des suffrages et 19 cantons et demi (il y a des demi-cantons) sur 23. 

Autre votation  concernant le relèvement de la déduction des frais de garde d’enfants. En effet de tous les pays européens (on parle du continent et non de la communauté européenne), la Suisse affiche le coût le plus élevé concernant la garde d’enfants. En cause : la faible capacité d’accueil des crèches. 

Le prix suisse moyen pour faire garder son enfant s’élève pour 2020 à 15,51 francs suisses soit 14,42 euro de l’heure et peut monter jusqu’à 31 francs (28,83 euro). 

En Suisse, la capacité d’accueil de la petite enfance reste globalement faible, tout en variant d’un canton à l’autre. Ces disparités obligent les parents à trouver une alternative, tirant ainsi les prix du babysitting vers le haut. 

L’augmentation de la déduction fiscale pour la garde d’enfants, une réforme controversée qui a fait l’objet d’un rejet par 63 % des votants et 21 cantons sur 23. 

Ensuite, s’agissant de congé paternité, la Suisse est l’un des rares pays qui ne donnent pas droit au congé paternité. Selon un rapport de l’Unicef classant les quarante pays les plus riches en fonction du nombre de jours de congé accordés aux pères, la Suisse se trouve tout en bas de la liste, juste devant les États-Unis. 

La proposition soumise au vote prévoyait un congé de deux semaines pour les pères, pendant lesquels ils toucheraient 80 % de leur salaire. Elle a été acceptée par 60,3 % des votants et 16 cantons sur 23.