Publié le 11 mars 2014
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L’UNSA Attachés Paris reçue par l’équipe de NKM

Le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes  a adressé aux deux principales candidates à la Mairie de Paris, Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, un questionnaire concernant la Fonction publique en général, la Ville de Paris en particulier, la place des cadres et les conditions de vie des agents. Ce questionnaire était accompagné d'une demande d'interview. Mme Kosciusko-Morizet a répondu point par point à notre questionnaire et son équipe électorale nous a reçu le 26 février à son siège de campagne.

Le questionnaire

Les deux principales candidates au poste de Maire de Paris ont reçu de la part de notre organisation syndicale à la mi-février un document comportant 23 questions regroupées autour de 5 thèmes : à propos de la Fonction Publique, le Grand Paris, Vivre et travailler à Paris, les conditions de travail, la modernisation de la Fonction publique. Nathalie Kosciusko-Morizet a apporté des réponses précises à chacune de nos questions, dont on peut lire  ici  le texte intégral.

En ce qui concerne la Ville de Paris, Mme Kosciusko-Morizet souhaite poser de « premiers principes » pour l'évolution de la Fonction publique parisienne : « donner des perspectives de carrière, instaurer une véritable culture du pluralisme et de la neutralité [ en son ] sein, rétablir un lien direct entre le Maire et ses agents, définir une relation équilibrée garantie par une charte des bonnes pratiques entre élus et fonctionnaires, rétablir la justice dans l'attribution des primes au sein de la Ville de Paris ».

Au plan pratique, en matière de logementla candidate estime qu' «il n'est pas normal que seulement un tiers des agents de la Ville de Paris habitent dans la collectivité pour laquelle ils travaillent ». Elle veut ainsi « réserver davantage de places à celles et ceux qui remplissent une mission d'intérêt général : enseignants, infirmières, jeunes médecins ou policiers [ qui ] ont les plus grandes difficultés pour se loger à Paris, tout comme ceux qui commencent très tôt le matin ».

Du point de vue de la mobilité, Nathalie Kosciusko-Morizet pense que les fonctionnaires parisiens « ont vocation à faire carrière localement et disposer de perspectives ouvertes sur des critères stricts de compétence professionnelle ». Elle déplore « la politisation de l'encadrement supérieur (...) extrêmement marquée ». Elle estime également que « le fait de confier la grande majorité des postes d'encadrement supérieur à des fonctionnaires détachés (et souvent ultérieurement intégrés) est à la fois démotivant pour les intéressés et pas toujours efficient en termes d'expertise technique ». « C'est le cas actuel de la DRH dont le directeur, le directeur adjoint et un sous-directeur sont issus du ministère de l'Éducation nationale, alors qu'il s'agit de la direction qui nécessite a priori d'avoir la connaissance la plus fine des rouages internes » ajoute-t-elle.

D'une façon générale, la candidate juge que les personnels parisiens - et notamment les cadres - souffrent d' « un déficit de reconnaissance de leur rôle et de leurs attentes ». Ce manque « de considération dont souffrent les personnels de la part de la Municipalité (...) traduit un malaise croissant des agents peu motivés par un système qui les déresponsabilise ».

Au niveau des recrutements, Mme Kosciusko-Morizet  « observe deux anomalies ». « D'une part, une progression de l'emploi précaire : le total des emplois occasionnels, saisonniers et aidés a augmenté de 40 % entre 2008 et 2012 ; d'autre part, l'importance du nombre de contractuels recrutés hors des procédures habituelles, parfois dans le cadre de contrats dits “déplafonnés” ». « Cette situation est problématique car elle montre que l'équipe actuelle ne s'appuie pas comme elle le devrait sur les agents publics de la Ville de Paris. Je pense que la voie du concours doit être respectée, c'est un gage de justice. Dans le même temps, il faut favoriser davantage la mobilité, puisque seuls 37 % des agents se déclarent satisfaits des possibilités de changer de poste ». « La DRH reste très en retrait d'initiatives qui permettraient plus d'informations sur les opportunités de mobilité interne » ajoute-t-elle.

Concernant la parité hommes-femmes, Nathalie Kosciusko-Morizet veut « faire de la Ville de Paris un employeur véritablement à la pointe de l'égalité professionnelle ». Elle entend notamment « mettre en place une instance efficace en matière d'égalité professionnelle chargée de suivre l'application du plan d'action ».

Jugeant par ailleurs que l'administration parisienne est sous-équipée en informatique et qu'en matière de qualité de vie à Paris « la propreté est un échec majeur de la Municipalité sortante », la candidate  répond également à nos questions  sur la retraite des fonctionnaires (« les métiers du public et du privé ne sont pas les mêmes, il ne me paraît pas choquant que les conditions de retraite diffèrent en conséquence ») et le Grand Paris.

L'interview

L'équipe de campagne de NKM a d'autre part reçu notre organisation syndicale. 

Paris est spécifique par rapport aux autres Fonctions publiques, et notamment par rapport à la Fonction publique territoriale. Comment voyez-vous cette spécificité ? A-t-elle pour vous une utilité ? Avant de répondre à votre question, nous voulons faire un point sur la situation que l'administration parisienne connaît aujourd'hui : elle souffre d'un manque évident de considération de la part de l'équipe sortante. La haute administration est très politisée, la chaîne hiérarchique est malmenée car les élus contactent souvent directement des fonctionnaires en court-circuitant les responsables, et l'ensemble agit de manière peu respectueuse au regard du principe de neutralité du service public. Quant au statut parisien, très protecteur et dérogatoire du droit commun, il représente pour nous une richesse.