Publié le 11 mars 2014
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L’UNSA Attachés Paris reçue par l’équipe de NKM

Quelle devrait être selon vous la place de la Ville de Paris dans la future Métropole du Grand Paris ? Ce projet ne doit en aucun cas entraîner un affaiblissement de l'administration parisienne. Mais nous sommes de toutes façons totalement opposé à la Métropole du Grand Paris qui est une coquille vide, sans projet, dont on ignore les compétences et, entre autres, la nature de sa politique en matière de logement.

L'organigramme administratif de la Mairie de Paris vous paraît-il trop complexe, trop de Directions sont-elles en place à votre avis ? Disons que nous voulons établir une manière de fonctionner plus fluide.

On parle beaucoup en ce début d'année de l'absentéisme des fonctionnaires, notamment dans les grandes villes. Qu'en pensez-vous ? À Paris, l'absentéisme est lié à l'absence de considération dont souffrent les personnels de la part de la Municipalité, il traduit un malaise croissant des agents peu motivés par un système qui les déresponsabilise. NKM a pris le temps de la consultation et de l'échange. Elle entend mettre en place une nouvelle gouvernance qui redonne de la motivation à l'ensemble des personnels. Des états généraux de l'administration sont prévus dès le début de la mandature afin de donner la parole aux agents sur les attentes.

Vous parlez de motivation, mais les effectifs actuels de la Ville vous semblent également beaucoup trop importants. Mme Kosciusko-Morizet a évoqué la suppression de plusieurs milliers de postes de fonctionnaires si elle est élue Maire... Nos adversaires ont effectivement dit que 20 000 postes seraient supprimés, ce qui est bien entendu absolument faux ! Mais regardons les chiffres : en 2000, il y avait 40 000 fonctionnaires pour la Capitale. Il y en a aujourd'hui 54 000. Et personne ne peut dire que l'administration municipale était sous-dotée il y a quatorze ans ! Le nombre de fonctionnaires se pose par rapport à des missions données et sur la question de savoir si celles-ci correspondent à l'intérêt des Parisiens. En ce qui concerne les postes créés depuis 2000, l'administration nous a indiqué que 291 correspondaient à des transferts de l'Etat et que 2 237 répondaient à la création de nouveaux équipements. Pour les 11 472 autres postes, on se sait pas ! Cela semble incroyable, mais les responsables ne peuvent pas nous dire où ces nombreux agents ont été affectés !

Vous voulez donc réduire la voilure. Oui, mais dans des proportions raisonnables. Nathalie Kosciusko-Morizet estime à 500 le nombre de postes à supprimer chaque année à partir de 2015, soit 2 500 postes en cinq ans. Les services comme la propreté ou la petite enfance ne seront pas touchés. Les réductions de postes se feront par le non remplacement des départs.

Certains services font appel à des prestataires privés. L'enlèvement des ordures ménagères ou l'exploitation des crèches sont partiellement externalisés. envisagez-vous d'accentuer cette externalisation ? Une chose est certaine : nous n'opterons pas pour le 100 % privé, pas plus d'ailleurs que pour le 100 % public. Dans le premier cas, on peut être tenté par des offres alléchantes, mais les prix augmentent ensuite et l'on se retrouve prisonnier.

Quels sont vos projets pour améliorer la vie quotidienne des personnels ? En tout premier, un accroissement du nombre de logements réservés aux agents municipaux. Il est vraiment nécessaire que les infirmières ou les agents de ménage, par exemple, puissent habiter dans la Capitale, c'est-à-dire près de leurs lieux de travail. le futur Maire doit pouvoir mobiliser le maximum de leviers à sa disposition pour faciliter le logement des agents des collectivités parisiennes.

Pour vous, quelle est la place des cadres dans l'administration parisiennes ? Doivent-ils être des managers ou des super-techniciens ? Des managers, bien sûr. Nathalie Kosciusko-Morizet est frappé par leur très haute qualité. Les cadres de la Ville doivent être les ambassadeurs de Paris, et pas seulement au sein du Grand Paris. Nous avons rencontré dernièrement Boris Johnson, le maire de Londres. C'est incroyable de voir à quel point il vend bien sa ville ! Pour nous, un tel dynamisme est tributaire de la qualité des agents et des opportunités de carrière qu'on leur offre.

>  Prochain article : les réponses d'Anne Hidalgo.

Photos  :  Tous droits réservés  –  Séverine Dubosc pour UNSA Attachés Paris