Publié le 5 février 2019
Verbalisation du stationnement : peut mieux faire (ce ne sera pas difficile) - PDF

Verbalisation du stationnement : peut mieux faire (ce ne sera pas difficile) Il y a un an, la société Streeteo, filiale du géant des parkings Indigo, avait connu des débuts calamiteux, après avoir gagné l'appel d'offres pour le contrôle du stationnement en voirie dans 14 des 20 arrondissements de Paris. Couacs techniques, contrôles fictifs, forfaits post-stationnement (FPS, le nouveau nom des amendes) envoyés par erreur, verbalisation sur le territoire de communes de banlieue limitrophes...

Le rodage du nouveau système ne s’est pas fait sans douleurs et la société a dû admettre des « erreurs inexcusables et faire face à un dépôt de plainte de la Mairie de Paris.

Selon la société l’un des dysfonctionnements majeurs serait lié à un problème technique indépendant de leur volonté. Le serveur de la mairie chargé d'héberger et d'actualiser en temps réel la liste des véhicules en règle n’aurait pas une connexion optimale entrainant la prise en compte tardive des paiements effectués par les applications installées sur les téléphones mobiles.

Des véhicules de police sérigraphiés, des Parisiens titulaire d’une carte de stationnement résidentiel ayant payé leur stationnement, des personnes souffrant de handicap munis d’une carte et garés sur un emplacement dédié, des médecins en visite, qui se sont vus affublés d’une carte de stationnement «soins à domicile» très contraignante, ont reçus des FPS.

Et là le parcours d’obstacles commence. En effet, la société n'a pas aménagé sa procédure de réclamation. La personne qui souhaite contester le bien-fondé de son FPS doit commencer par payer, même si elle peut produire la preuve qu'elle était bien en règle. « C'est un vrai parcours du combattant pour se faire rembourser, la Mairie de Paris ne fait pas assez pression pour faciliter la procédure », déplore le maire (LR) du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq.

La proportion de démission des agents de cette société reste très élevée, un taux de turn-over de 30 %, du fait de conditions de travail très difficiles (celles de nos collègues « pervenches » de la Préfecture de Police n’étaient pas plus faciles). Les agents devant être assermentés afin de pouvoir procéder à des contrôles, la procédure de recrutement prend du temps.

On peut d’ailleurs se poser des questions sur cette procédure, il y a toujours des trous dans la raquette mais tout de même.

Il y a une dizaine de jours les policiers du 15ème arrondissement se sont lancés dans une séance de contrôle des agents verbalisateurs, les relations n’étant pas au beau fixe entre les deux corporations. Soucieux du code de la route, ils ont interpellé un nouvel agent verbalisateur qui traversait hors du passage piéton! Comme il était dépourvu de pièce d’identité, il a eu le droit à un détour par le commissariat. En vérifiant au fichier STIC (Système de traitement des infractions constatées), les policiers ont découvert que l’agent était connu des services de polices avec treize affaires au compteur (vol à l’étalage, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique, usage de stupéfiants, menace de mort, vol à la roulotte, etc....).

Le pédigrée est étonnant pour un agent assermenté.