Publié le 8 octobre 2019
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Rénovation de la Gare du Nord : le torchon brûle

Le 10 septembre le projet de rénovation de la Gare du Nord doit être présenté à la Commission Nationale des Aménagements Commerciaux dont l’avis est nécessaire à l’obtention du permis de construire délivré par l’Etat, la Ville n’ayant qu’un rôle consultatif.

Par pur hasard, peu de temps avant, des voix discordantes s’élèvent contre ce projet dans une tribune parue dans le Monde et signée par un certain nombre d’architectes français et étrangers (qui n’ont pas été retenus lors de l’appel d’offre mais ne voyons pas le mal partout).

Ce collectif demande que ce projet, qu’ils jugent pharaonique, soit repensé de fond en comble, estimant qu'en l'état il s'agit d'abord d'une grave offense aux usagers du transport (qu’ils ne doivent pas beaucoup fréquenter…).

Le projet, porté par la SNCF associée à Auchan (via sa filiale Ceetrus) et connu depuis plusieurs mois, prévoient une extension importante de la Gare actuelle conçue pour accueillir 500 000 voyageurs alors qu’elle en voit passer 700 000 par jour avec des projections à 800 000 en 2024 et 900 000 en 2030. 70% des voyageurs arrivent du métro ou du RER et donc du sous-sol. Un doublement des escaliers et des escalators leur permettra d’accéder plus vite aux étages de la gare de surface.

La surface utile pour les voyageurs (circulation et zones d’attente assise) passe de 30 000 à 60 000 mètres carrés.

Sur les 60 000 m2 créés pour les activités connexes de service, l’essentiel des surfaces ira aux bureaux, aux espaces de coworking, aux loisirs, à la culture et à la restauration. Le commerce n’occupera que 18.000 m2, ce qui est peu rapporté aux autres gares parisiennes, Saint-Lazare ayant 13 000 m2 pour environ 300 000 voyageurs par jour, Austerlitz 18 000 m2 pour moins de 100 000 personnes.

Ces 18 000 m2 recouvrent plusieurs types de commerce : 2 500 m2 sous douane, puisque la gare du Nord est une gare internationale, 3 000 m2 de commerces existants, 5 000 m2 de commerce de services de gare (les Relay, la billetterie…). Au final, seuls 8 300 m2 de commerce viendront en complément de l’offre commerciale du quartier, et cela au-dessus des étages destinés au transport.

En outre, les riverains auront accès à un parc de plus d’un hectare dans un arrondissement où il n’y a quasiment pas d’espaces verts.

Selon ses détracteurs dont Jean Nouvel (bien connu pour son respect du patrimoine) ce projet est inacceptable sur le plan patrimonial alors que l'architecte des Bâtiments de France et l'architecte des Monuments historiques, qui ne sont pas les autorités les plus faciles à convaincre, ont rendu un avis positif (mais peut-être ne sont-ils pas compétents…).