Publié le 6 octobre 2020
Quai de Javel : le port de Paris met les cimenteries sur la sellette - PDF

Quai de Javel : le port de Paris met les cimenteries sur la sellette

Les silos et les bâtiments d’exploitation quai de Javel du groupe Lafarge Holcim, numéro 1 mondial du ciment devaient faire l’objet d’une extension-rénovation, mais c’est plutôt pour un abandon de ce genre d’activité que les riverains des 15ème  et 16ème  arrondissements ont manifesté Pont Mirabeau avec un slogan choc « Lafarge laisse béton ».

Actions judiciaires pour interrompre le chantier de construction d'une nouvelle centrale à béton au port de Javel, avec des silos de 15 mètres soit environ 5 étages, diffusion d’images d'un camion aux couleurs de Lafarge déversant de l'eau sale dans la Seine, les cimentiers sont visés par les associations de défense de l'environnement  ainsi que par des élus du Conseil de Paris. La Seine est alors présentée comme un corridor écologique à défendre.

De l’autre côté de la Seine (pas la scène) parisienne, dans le 13ème arrondissement, la Préfecture de région va lancer des investigations sur les rejets en Seine observés à proximité de [l’autre] usine de béton Lafarge, et mener toutes les investigations nécessaires afin de définir l'origine d’une pollution.

Des inspections régulièrement faites 

En février 2019, lors de la derniére inspection, la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie, qui contrôle ce site au titre de l'inspection des installations classées pour l'environnement (ICPE), n'avait aucune d'infraction ou  aucun impact de la pollution signalée sur l'eau de consommation humaine.

Haropa (ports de Paris Seine Normandie) préfiguration d’un nouvel et futur établissement public unique qui résultera de l’intégration des ports du Havre, de Rouen et de Paris a très vite annoncé un plan d'actions afin de réagir aux récents incidents d'exploitation s'étant déroulés sur des unités de production de béton prêt à l'emploi implantées à Bercy.

En partenariat avec l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction Ile-de-France et le Syndicat national du béton prêt à l'emploi Ile-de-France, ce plan a vocation à s'appliquer à toute la profession sur l'ensemble de la région. Il comprend plusieurs mesures destinées à renforcer la surveillance des centrales à béton situées en bord de voie d'eau, la qualité de leur exploitation et la transparence en cas d'incidents.

Selon le port ces nouvelles mesures permettront de mieux intégrer l'activité des unités de production de béton dans leur environnement. En effet, uniquement pour les besoins de la construction, leur localisation en bordure de la Seine permet, en utilisant le transport fluvial, d'éviter la circulation de quelque 150.000 camions dans Paris, et de 750.000 véhicules sur l'ensemble de l'Ile-de-France.

Des exigences contractuelles renforcées 

Le port va renforcer ses exigences contractuelles dans les conventions d'occupation temporaire du domaine portuaire délivrées aux exploitants de production de béton. Il impose notamment aux exploitants un autocontrôle avec obligation d'information du port (en fait Haropa), de la Préfecture et de la Mairie de Paris de tout incident ayant un impact potentiel sur l'environnement dans un délai maximum de 12 heures. En cas de non-respect de ce délai ou d'impact avéré sur l'environnement, le port pourra appliquer des sanctions financières, voire résilier la convention avec l'exploitant.

En outre, le port se dote d'un nouveau dispositif de centralisation des signalements d'incidents provenant d’un tiers, avec un engagement de réponse aux contributeurs dans les 48 heures.