Publié le 12 mars 2019
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Projé Voltaire pour luté contre les fote d’ortografe Devant la baisse du niveau en grammaire et en orthographe (d'après un rapport de la Direction de la prospective du ministère de l'Education, le taux d'erreurs d'enfants de CM2, évalués en 1987 et en 2015 sur une même dictée, aurait augmenté de 59,6 %) une start up lyonnaise a décidé, il y a plus de 10 ans, de se positionner sur ce créneau en proposant des cours en ligne. Ce projet, qui emprunte son nom au philosophe du siècle des lumières, s'adresse à ceux qui ont des sueurs froides au moment d'accorder un participe passé ou qui défaillent à la vue d'un verbe pronominal. Les bévues se nichent aussi bien dans les courriels échangés en entreprise que dans les textos, les rapports de stage, les documents administratifs, les journaux, le Flash du Mardi et dans bien d’autres supports. Le correcteur d'orthographe automatique atteint vite ses limites et ne suffit parfois pas à vous sauver la mise.

La prise de conscience a d’abord eu lieu au niveau de l’enseignement supérieur qui récupère, après le bac, des élèves présentant de graves lacunes (et qui ne souffrent pas tous de dysorthographie…) puis les entreprises ont commencé s’intéresser au problème. Des études ont démontré que de simples fautes d'accord pouvaient avoir un impact sur leurs résultats financiers. Dans des échanges commerciaux, par exemple, un message truffé de fautes peut générer de la défiance, un vendeur peu rigoureux dans le maniement de la langue risque de l'être également dans la pratique de son métier.

Petit à petit la demande grandit, au point que désormais il est possible d’ajouter à son CV un certificat Voltaire au même titre que les traditionnels Toeic ou Toefl (qui attestent le niveau d'anglais). Certaines écoles de commerce, d'ingénieurs ou de communication conditionnent même la délivrance de leurs diplômes à l'obtention d'un score minimal.

Certains pointent l’école du doigt et trouvent scandaleux le recours au privé. Cependant, avec la plus grande bonne volonté les enseignants se heurtent à un casse-tête : la baisse du nombre d'heures consacrées à l'apprentissage de l'orthographe. Or, il n'y a pas de secret, pour que les règles deviennent des automatismes, il faut s'entraîner encore et encore.

Alors cette méthode qui consiste à repérer une faute dans une phrase donnée puis comprendre et enregistrer la règle afin de ne plus buter sur cet obstacle (le tout sous forme de quiz aussi ludiques que rapides) permettra-t-elle d’utiliser les automatismes acquis lorsque les élèves se retrouveront face à une rédaction et que leur esprit ne sera plus uniquement focalisé sur une phrase précise nul ne peut encore l’affirmer.

Sur le principe, acheter un logiciel n'est pas plus choquant que de se procurer des manuels ou des ordinateurs. En outre, le Projet Voltaire travaille sur un nouveau programme spécifiquement adapté aux enfants ayant des troubles des apprentissages (les élèves "dys" souffrant de dyslexie, dyspraxie, dyscalculie et autres « dys » fort sympathiques ...) que l'Education nationale peine, hélas trop souvent, à repérer et à intégrer sans que les parents se retrouvent face à un parcours du combattant (avec menaces d’orientation dans des établissements spécialisés dans certain cas…).