Publié le 3 juillet 2018
Paroles de cadre, paroles de femme - PDF

Paroles de cadre, paroles de femme Le 14 juin 2016, nous avions publié un article consacré à la violence faite aux cadres.

Il décrivait cette violence larvée souvent déniée qui se manifeste par des attaques verbales graves et des menaces sur l'intégrité physique à l'encontre de cadres en raison de leur appartenance à un corps de catégorie A, violences exercées par certains délégués du personnel. L'UNSA Attachés et Encadrement Supérieur s'était positionnée avec fermeté en dénonçant ces comportements inadmissibles et en apportant son entier soutien aux collègues concernés.

Juin 2018, des faits de violence sexiste à l'encontre de femmes engagées dans l'action syndicale parisienne sont dénoncés dans différents médias dont un site en ligne bien connu..

Le poids du silence coupable s'effrite, enfin, pour ces femmes victimes de gestes et de propos inqualifiables.

Avec stupéfaction, force est de constater que le processus de culpabilisation des victimes est mis en oeuvre au nom de l'intérêt supérieur de la cause militante, des échéances électorales prochaines, de la qualité de tribun d'un dirigeant incriminé.

Ces militantes sont-elles bien adhérentes d'un syndicat, autre que l’UNSA, qui prône aussi, haut et fort, l'égalité hommes/femmes, qui revendique sa participation à la marche des fiertés?

Ce même syndicat qui évoque la misandrie ambiante, le milieu ouvrier à forte représentation masculine qui nécessite de revisiter les relations entre les hommes et les femmes par le biais de formations !

Où se trouve la bienveillance due à ces femmes ?

Ce même dirigeant si prompt à invectiver les cadres et à dénoncer leur légitimité à exercer leurs fonctions lors de diverses audiences.

Ce même syndicat si coutumier du fait de rappeler que seul, son combat est sincère, que les autres organisations syndicales sont, au minimum, dans l'erreur voir dans la collusion avec l'administration.

En conclusion, aucune organisation ne peut se prévaloir du monopole de la défense du service public, du statut parisien et des droits des agents, encore moins, en bafouant les droits de certaines.

Que l'on soit cadre ou représentant du personnel, les qualités nécessaires à l'exercice de ces deux fonctions sont la rigueur et l'exemplarité accompagnées d'une réelle écoute.

Isabelle PACINI DAOUD