Publié le 4 juin 2019
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Paris : bientôt un air pur sous terre (mais dans le RER et le métro)

Particules de frein, pneus, pollution extérieure, etc., dans les enceintes ferrées souterraines, gares RER et train, mais surtout stations de métro, l’air est en effet bien plus chargé, que l’air extérieur en particules fines qui présentent des risques pour la santé en pénétrant loin dans l’organisme (parfois jusque dans le sang, le système respiratoire ou cardiovasculaire). Les niveaux relevés sont jusqu’à 30 fois plus élevés que dans la rue.

Soucieuse de la qualité de l’air (ou plutôt de l’image négative renvoyé par son inaction pour limiter les dégâts) la RATP a déjà testé des solutions notamment l’application de chaux pour capturer les particules ou le lavage des tunnels avec de l’eau. Mais ces solutions présentent de nombreux inconvénients. 56 M€ ont été dépensé afin de réduire les émissions à la source avec la mise en service de nouveaux matériels ou un programme de renouvellement de ventilateurs.

Depuis lundi, nouvelle expérimentation! La région Ile-de-France a décidé d'agir en testant des purificateurs d'air. Ces expérimentations entrent dans le cadre de l’appel à projet « Innovons pour l’air de nos stations » lancé de la région et financés à hauteur d’1 M€ de la région.

Deux stations du réseau francilien ont été choisies pour servir de lieux d’expérimentation, gare Avenue-Foch sur la ligne C du RER et Alexandre Dumas sur la ligne 2 du métro.

Air Liquide est en charge de la station sur la ligne C en testant un système de filtration de l’air par ionisation positive. En d’autres termes, l’air est aspiré et passe ensuite dans un champ électrostatique. Les particules se chargent positivement et sont attirées comme des aimants. L’air est ainsi restitué, débarrassé de tout élément nocif.

En parallèle, vendredi, sur les quais de la station Alexandre-Dumas l’entreprise Suez va, elle aussi, tenter d’améliorer la qualité de l’air. Là encore, « par ionisation positive ». Une électrode va générer des « ions » (atomes portant une charge électrique) qui vont être attirés par les particules en suspension (notées «PM» en anglais pour «Particulate matter ») présentes dans l’air, qu’elles vont télescoper et envoyer contre une plaque. Les particules sont récupérées sous forme de poudre concentrée qui pourra peut-être ensuite valoriser par exemple, en l’utilisant comme sous-couche routière. Valoriser ses déchets est à la mode !

Le test grandeur nature se poursuivra pendant une durée de 3 mois. Pour suivre les expériences en direct, trois capteurs de mesure seront installés sur les quais des stations concernées. Les résultats finaux sont attendus à la fin de l’année en décembre.

Si les tests sont concluants, les équipements seront étendus sur l’ensemble du réseau métropolitain et RER de la capitale. On pourrait espérer un air plus pur dans très peu de temps! On dit que l’espoir fait vivre……