Publié le 7 janvier 2020
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Monopole de la SNCF : terminus tout le monde descend…

Si, dés à présent, l’ouverture à la concurrence « pour le marché » est possible, les premiers trains concurrents de la SNCF ne sont pas prêts de rouler.

D’une part parce que cette ouverture n’est pas obligatoire avant 2023. L’Etat compte d’ailleurs prendre son temps pour ouvrir à la concurrence les trains Intercités. La SNCF reste, pour le moment, en situation de monopole sur ces lignes. Même stratégie pour les régions, qui gèrent les TER : certaines repoussent les échéances parce qu’elles ne sont pas prêtes à s’ouvrir à la concurrence, d’autres parce qu’elles ont fait du train un marqueur politique, à l’image de la région Occitanie. En théorie, cette dernière peut signer jusqu’au 31 décembre 2022 une nouvelle convention avec la SNCF (de maximum dix ans), de sorte que l’ouverture à la concurrence n’ait pas lieu avant 2033 !

D’autre part, la procédure est particulièrement longue pour ceux qui veulent se lancer dans l’aventure comme la région PACA.

Concernant la concurrence « sur le marché », le calendrier est différent. La concurrence est en fait déjà ouverte sur les liaisons internationales. La concurrence devrait rester limitée. Entrer sur un tel marché (ou en sortir) n’est pas simple. Cela demande de gros moyens financiers, une certaine expertise et une attitude «fair play» de la part de l’opérateur historique (qui ne l’envisage pas…). En outre, la SNCF a probablement tué toute concurrence potentielle sur le marché du TGV en lançant Ouigo (son offre de TGV à bas coût).

Enfin, un "calendrier spécifique" tient compte de la complexité et de la densité du réseau francilien. Avec 1,2 million de voyageurs chaque jour le RER A est la ligne la plus utilisée en Europe talonnée par le RER B avec 1 million de voyageurs chaque jour.

Les appels d'offres deviennent obligatoires pour les lignes du Transilien entre 2023 et 2033, et à partir de 2039 pour le RER.

Pour conclure, rappelons aussi que le passage au statut de société anonyme de la SNCF a été engagé selon la Ministre Elisabeth Borne pour « simplifier et assouplir l’organisation du groupe ». Les ratios d’endettement plus stricts ne devraient pas permettre la reconstitution de l’énorme dette de 57 milliards à fin 2018, même si l’on attend une reprise de celle –ci à hauteur de 25 milliards en 2020 et 10 en 2022 par l’État.