Publié le 17 mai 2011
L’effet domino de la RGPP - PDF

L’effet domino de la RGPP

Selon une étude réalisée par l'Association des petites villes de France (APVF) auprès de 180 maires de communes de 2.500 à 20.000 habitants, 84 % des maires des petites villes estiment que la RGPP a dégradé le fonctionnement des services publics.  La sécurité (avec des baisses d'effectifs dans les commissariats et les gendarmeries), la justice (avec la réforme de la carte judiciaire), la santé et l'armée (avec la fermeture des casernes) sont les services publics dont la fermeture a eu le plus d'impact sur la vie des petites communes.

L'APVF dénonce ainsi un « effet domino » de la RGPP : « déplacement des familles, fermeture de groupes scolaires en raison du départ des enfants (écoles, collèges, lycées), déclin économique, hausse du chômage, effondrement du marché de l'immobilier dans le cas de grands départs (casernes) ». Pour compenser, certaines petites villes ont augmenté le nombre de policiers municipaux ou créé des centres de santé, ce qui s'apparente à « un transfert de charges insidieux de l'État vers les communes ». 67 % des maires interrogés expliquent ne pas avoir été accompagnés par l'État face aux conséquences de la RGPP, et 22 % déclarent avoir dû embaucher pour pallier les réductions d'effectifs et les fermetures de services publics.

Les services publics destinés directement aux particuliers ne sont pas les seuls touchés par la RGPP. Les services déconcentrés de l'État ont aussi vu leur efficacité diminuer, d'après 67 % des maires interrogés. L'APVF met ainsi en avant les 2.107 suppressions des postes dans les préfectures et sous-préfectures depuis 2007, qui entraînent une dégradation « petit à petit du partenariat avec l'État qui leur offrait un appui juridique et technique de proximité gratuit ». L'association s'inquiète ainsi des délais de délivrance de certains documents et de « l'éloignement des capacités d'expertise et d'ingénierie de l'État ».

Autant que le bilan, c'est la méthode de la RGPP qui est critiquée : 71 % des maires interrogés jugent de façon négative la concertation qui y a trait (insuffisante pour 31 % et inexistante pour 40 %).

On ne sera pas étonné d'apprendre, en conclusion, que, pour les trois quarts des maires interrogés, une pause est nécessaire dans la mise en œuvre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP)...

Photo : © Besopha  -  Creative Commons