Publié le 25 février 2020
Le 75, c’est Paris mais pourquoi ? - PDF

Le 75, c’est Paris mais pourquoi ? Si la Seine-Saint-Denis était relativement homogène, le Val-de-Marne incorporait des communes aisées autour du Bois de Vincennes, et des communes plus industrielles (Ivry-sur Seine, Vitry-sur-Seine) et d’autres très rurales comme Périgny ou Mandres-les-Roses. Les Hauts de Seine réalisaient un mélange presque égal entre des communes plus populaires, tels Boulogne-Billancourt (et les usines Renault), Nanterre (et son bidonville), Gennevilliers (et son port premier port fluvial de France), Suresnes, Courbevoie, et des communes verdoyantes et résidentielles issues de l’ouest de l’ancienne Seine-et-Oise tels Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Vaucresson, Garches, Marnes-la-Coquette ou Meudon. Le premier président de ce Conseil Général Pierre Lagravère sera d’ailleurs élu en 1967 au bénéfice de l’âge suite à une stricte égalité des voix de droite et de gauche.

Les personnels de la Préfecture de la Seine vont donc logiquement intégrer le département de Paris en 1967, réduit à la seule commune de Paris. Cela sera le seul Département mono communal de France, les Conseillers de Paris font alors office de Conseillers généraux du Département de Paris 75.

Après 1977 et l’élection d’un Maire, les agents de la Ville connaitront différents statuts dérogatoires allant vers une certaine territorialisation dont le dernier issu de l’article 118 de la loi 84-53 du 26 janvier 1984 portant disposition statutaires relatives à la fonction publique territoriale. Le texte d’application de cet article est contenu dans le décret (modifié) 94-415 du 24 mai 1994 portant disposition statutaires relatives aux personnels des administrations parisiennes.

Ces textes prévoient notamment l’existence d’un Conseil supérieur des administrations parisiennes (CSAP) où, jusqu’à la loi du 6 aout 2019 de transformation de la fonction publique, devait être présenté aux organisations syndicales représentatives tout projet de création ou de réforme des corps de l’ensemble des administrations parisiennes, et tout projet de décret ayant un impact sur la situation spécifique des agents des administrations parisiennes, y compris la modification ou l’actualisation du décret statutaire de 1994 lui-même avant leur vote en Conseil de Paris.

Les élections municipales se dérouleront les 15 et 22 mars mais comme à Lyon et Marseille c’est une sorte de jeu de billard à 3 bandes. Les électeurs élisent d’abord des conseillers de Paris (au nombre de 163) dans les 17 secteurs de la capitale (les quatre arrondissements du centre de Paris ayant fusionnés pour créer le secteur Paris centre) qui éliront ensuite le Maire de Paris. Grâce ou à cause de ce système l’édile de Paris n’est pas obligatoirement celui qui a remporté le plus de suffrage sur l’ensemble de la commune comme ce fut le cas pour la première élections de Bernard Delanoé en mars 2001 qui fut minoritaire d'environ 4 000 voix mais majoritaire en nombre de conseillers de Paris.