Publié le 10 décembre 2019
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La voiture au cœur du débat municipal de 2020

Surfant sur le score des écologistes aux élections européennes, 20 % à Paris, l’ensemble des candidats à la Mairie de Paris rivalise d’ingéniosité afin de placer l’urgence écologique au centre du débat.

En dehors des polémiques sur l’importance des chantiers de voirie, de leur diversité ainsi que de leur durée, c’est le problème du transport individuel qui focalise l’attention.

À Paris 50 % de la voirie est consacré aux voitures individuelles qui ne représentent que 13 % des déplacements.

La vitesse moyenne plafonne à 14 km/heure, sans aucun espoir d’augmentation.

Conséquence néfaste de cette situation : la prolifération des deux-roues à moteur ou non dont les conducteurs pensent qu’ils ne sont pas assujettis aux règles du code de la route.

Devant l’augmentation croissante de la pollution et le réchauffement climatique, il est probable que de par le monde, de grandes métropoles bannissent, d’ici 5 ans, la voiture thermique individuelle de leur centre-ville.

Concernant Paris les tentatives de limiter le flux des véhicules n’est pas une nouveauté.

En 1957, la création de la zone bleue, avec un disque en carton pour l’heure d’arrivée et de départ est la première mesure restrictive pour Paris centre.

Le parc automobile du département de la Seine, qui comprenait la petite couronne, avait considérablement augmenté, passant de 400 000 véhicules en 1938 à 920 000 fin 1955 et de nombreux véhicules stationnaient de manière permanente, ne respectant pas la réglementation du stationnement en place (les voitures ventouses existaient déjà…)..

Le parc automobile français est passé de 1,9 millions de véhicules immatriculés en 1939, à 6,4 en 1960, puis 13,7 en 1970, 30 millions en 1995, et 40 aujourd’hui.

Le taux d'équipement automobile des ménages parisiens est de 35%. C'est le taux le plus faible de France mais c’est aussi la ville ayant le meilleur réseau de transport en commun (lorsqu’il fonctionne…). À l'échelle de la région Ile-de-France, ce taux grimpe à 84% dans les Yvelines, 66% dans les Hauts de Seine, 62% en Seine Saint Denis et reste bien loin des records des Landes 91% ou de l’Ain 90%. La moyenne Française est de 81%.

Concernant la gestion du périphérique avec 1,1 millions de véhicules/jour et ses 400 000 riverains rien n’est encore défini. Un candidat envisage sa suppression pure et simple.

Dans les propositions plus sérieuses la piste qui consisterait à réserver une voie aux véhicules propres et aux transports en commun est privilégiée, en particulier pour la gestion des circulations pour les jeux olympiques de 2024. Ni la question du report des flux sur la banlieue et sur la A 86 « super périphérique » déjà saturé et dont la partie souterraine reste payante (entre Versailles et Rueil-Malmaison), ni le renforcement de l’offre des transports collectifs de banlieue, n’est cependant réglée.