Publié le 16 octobre 2018
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Halte de nuit : la nouvelle affectation de l’Hôtel de Ville

Dimanche, lors d'une interview de Ian Brossat diffusée sur BFM (l’information des organisations syndicales se faisant semble-t-il par les médias) nous avons eu la surprise d’apprendre que la Maire de Paris souhaite offrir un abri aux personnes qui en sont dépourvues (jusque-là rien d’extraordinaire). Pour atteindre cet objectif Anne Hidalgo souhaite ouvrir huit nouvelles haltes de nuit dans des mairies d’arrondissements, dans des anciens tribunaux d’instances ainsi qu’à l’Hôtel de Ville.

Dans ce bâtiments les salons des Prévôts et des Tapisseries situés au rez de chaussée coté Seine seront ouverts à compter de fin novembre à une cinquantaine de femmes à la rue sans enfants. En période de grand froid celle-ci pourront être une centaine. La salle des Tapisseries constituera un lieu de repos et d’hébergement, avec dortoir et sanitaires tandis que la salle des Prévôts offrira aux personnes accueillies un lieu de vie leur permettant de se restaurer et où leur seront proposées différents services d’accompagnement social.

Les personnes seront orientées par le dispositif des maraudes parisiennes et seront prises en charge par une association (dont le nom n’a pas été dévoilé).

Nous pouvons nous interroger sur les conditions d’accueil de ces personnes ainsi que de leur cohabitation avec les personnels Des sanitaires ont-ils été installés indépendamment de ceux réservés aux personnels ? Comment sera assurée la sécurité du bâtiment ? Par quel personnel ? La Secrétaire Générale prévoit que « Les moyens de sécurisation de l’Hôtel de Ville seront adaptés et renforcés, avec notamment l’engagement de moyens extérieurs ». Quel seront ces moyens extérieurs ? Des sociétés privées de gardiennage ou des agents réaffectés sur l’Hôtel de Ville au détriment d’autres sites ? Qui devra gérer les problèmes, qui ne manqueront pas, de personnes voulant être hébergées quand il n’y aura plus de places disponibles ou quand des hommes se présenteront ?

En outre, toujours selon la Secrétaire Générale « les entrées et les parcours au sein du bâtiment resteront inchangés ainsi que les mesures de sécurité. Ce projet est l’occasion de rappeler l’obligation de porter de manière visible son badge au sein de l’Hôtel de Ville afin de permettre l’identification, par les Inspecteurs de sécurité, du statut des personnes présentes en son sein » Toutes les personnes fréquentant l’Hôtel de Ville et ayant assisté à des réunions avec les élus ou l’administration sait qu'il s’agit d’un vœu pieu. Pour l’anecdote la sécurité n’a jamais pu fournir en nombre suffisant de cordons portes badges de couleur noire aux personnes extérieures à l’Hôtel de Ville mais disposant d’un accès permanent (la couleur du cordon porte badge déterminant le statut de la personne).

Une information sur ce projet sera faite dans les CHSCT des directions concernées mais apparemment pas au CHSCT central qui se tiendra jeudi 18 octobre. Quelles sont les directions concernées ? Uniquement la DPSP ou toutes les directions logées dans les bâtiments concernés. Beaucoup de directions ayant déjà réuni leur CHST avant les élections professionnelles du 6 décembre dans quelles conditions se fera cette information ?

L’UNSA est bien sûr pour l’hébergement des personnes sans domicile fixe mais dans des conditions pérennes permettant une réelle prise en charge et non un dispositif « poudre aux yeux » dont on ne connait même pas la durée.