Publié le 15 mars 2022
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Augmentation du point d’indice

Depuis 2017 le point d’indice qui sert à calculer la rémunération de 5,5 millions de fonctionnaires (Etat, territoriale et hospitalière) est gelé.

Est-ce une conséquence du réchauffement climatique ou l’approche des élections présidentielles et législatives, alors qu’en juillet 2021 le gouvernement s’y opposait, hier, Amélie de Montchalin ministre de la Transformation et de la Fonction publique a annoncé son augmentation avant l’été.

Rappelons qu’il y a quelques mois, selon la doctrine du gouvernement, l’inflation étant faible une hausse du point d’indice aurait bénéficié majoritairement aux personnes les mieux rémunérées.

Avec une augmentation galopante de l’inflation, le rôle d’amortisseur de l’avancement automatique permettant une progression du pouvoir d’achat n’est plus suffisant et il convenait de prendre des mesures.

Pour l’instant nous n’avons eu qu’un effet d’annonce, rien n’est encore sur la table, en effet, l’arbitrage de Matignon devrait être rendu dans les prochains jours et ce, alors que le Premier ministre Jean Castex doit annoncer ce mercredi 16 mars le plan d'aide de l'exécutif pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la guerre en Ukraine et notamment la hausse du prix des carburants.

Le montant prévu de la revalorisation devra ensuite être calibré lors d’une concertation entre les organisations syndicales et les employeurs publics.

Difficile cependant de ne pas faire le lien aussi avec l'élection présidentielle où le chef de l'Etat est candidat à sa succession. On se souvient d'ailleurs qu'un an avant la fin de son mandat, en mars 2016, alors qu'il envisageait de se représenter, François Hollande avait décidé de donner un coup de pouce «significatif» aux fonctionnaires en annonçant une hausse de 1,2% du point d'indice.

Nous n’avons sans doute pas la même définition du terme « significatif ».

Cette hausse avait mis fin à six années blanches de toute augmentation générale pour les fonctionnaires de l'Etat, des collectivités locales et des hôpitaux.

Peu après l'élection d'Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, alors ministre chargé de la Fonction publique dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe, avait fermé la porte à un nouveau coup de pouce au point d'indice.

Cependant, contrairement au calendrier de la fin du quinquennat Hollande, la hausse interviendra d'ici à l'été, l’augmentation devant être inscrite dans une loi de finance rectificative votée par le Parlement, soit après les élections présidentielles et législatives obligeant l’ensemble des candidats à se positionner sur le sujet.

Cette annonce intervient surtout à quelques jours d'une journée de mobilisation dans la fonction publique, jeudi 17 mars, à l'appel de 7 organisations syndicales nationales, la CGT, l'UNSA, la FSU, Solidaires, la FA-FP, la CFE-CGC et la CFTC.

Toutes sont unanimes pour évaluer que la première mesure doit être a minima à hauteur de l'inflation soit, en ce moment, autour de 4% avec des clauses de revoyure en fonction de l'évolution des prix.

Nous attendons avec impatience ce que le gouvernement est prêt à mettre sur la table en craignant cependant une forte déception….