Publié le 12 février 2019
Audience avec Madame la Maire de Paris - PDF

Audience avec Madame la Maire de Paris Suite aux élections professionnelles du 6 décembre 2018 le syndicat UNSA a été reçu par Madame la Maire de Paris le mercredi 6 février.

En préambule à cette rencontre l’édile a tenu à évoquer le contexte difficile que traversait la Ville de Paris sur le plan financier avec des attaques de la Chambre Régionale des Comptes, des contraintes budgétaires fortes (la mise en cause de l’endettement alors qu’il serait soutenable et la nécessité d’une contractualisation avec l’État), l’évolution fiscale avec l’incertitude du à la suppression de la taxe d’habitation et les conditions de sa compensation par l’Etat, la mise en stand-by du Grand Paris. Elle a également rappelé son attachement au service public parisien et au maintien de sa spécificité législative et réglementaire.

Notre organisation syndicale a de nouveau affirmé son attachement au statut de la fonction publique parisienne ainsi que sa volonté du maintien de l’accord RTT signé en 2001 et mis en place à compter du 1er janvier 2002.

Divers autres points furent abordés comme :

- les problèmes de pouvoir d’achat et de démotivation des agents, en regrettant qu’aucun geste n’ait été fait pour la prime de Noël même pour les plus bas salaires.

- les RPP (ratios promus promouvables) : notre objectif reste le 100% mais nous sommes pragmatique et préférant présenter une proposition conjointe avec la CFTC et l’UCP comprenant une mesure forte pour les agents de catégorie C, 50% et +, et une amélioration pour les catégories A et B allant au-delà des propositions faites par la Ville.

- le RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) qui continue à être déployé à la ville (la filière administrative a basculé dans le dispositif à compte du 1er janvier 2018). Nous proposons un coup de pouce et un pourcentage minimum d’attribution pour le CIA (complément indemnitaire annuel versé en décembre).

- la déprécarisation des vacataires et des CDD notamment à la DASCO et à la DAC.

- la labellisation concernant l’égalité Femme-Homme : nous demandons des moyens financiers afin de combler les écarts de rémunérations entre les filières traditionnellement féminines (comme la petite enfance) et les filières traditionnellement masculines (comme la propreté).

- le respect de la laïcité mise à mal dans certaines directions. La Maire s’est montrée très ferme concernant ce problème et a affirmé être prête à prendre des sanctions très lourdes en cas de manquement.

- le mal être au travail causé par des réorganisations permanentes souvent incompréhensibles et jugées inutiles par les personnels.

- le besoin de renforcer les équipes du Bureau des Retraites, de plus en plus sollicitées en raison de la pyramide des âges et des incertitudes concernant la prochaine réforme des régimes de retraites, et du service du PAMA (aptitudes, maladies, accidents) qui, même si la situation s’est améliorée, conserve des délais de traitement des dossiers très longs, et une gestion parfois différenciée d’une direction à l’autre.

- les nombreux détachements dans la filière administrative d’agents en provenance de la fonction publique d’état ou de la fonction publique territoriale alors que de nombreux collègues ne trouvent pas de poste.

- la création d’un régime indemnitaire pour les professeurs de la Ville de Paris seul corps parisien à en être dépourvu.

Dernier point abordé et non le moindre, la mise en place d’une police municipale (cf notre article du 29 janvier). Madame la Maire nous a présenté un argumentaire bien rodé concernant l’évolution de son avis, l’audit qui a révélé que les parisiens souhaitaient vraiment une Police Municipale, après les attentats, et la concentration de la Police Nationale sur les crimes et délits et le terrorisme.

Des discussions ont été engagées avec le ministère de l’Intérieur pour la création d’une véritable Police Parisienne, centrée sur la proximité et la tranquillité publique, s’appuyant sur le statut spécifique parisien.

La réunion des cinq corps d’agents concernés (ISVP, TTPS, AAS, ASP, Contrôleurs) devra se faire au sein de la Police Municipale et les effectifs devront être augmentés. Une solution devra  être trouvée pour les agents ne souhaitant pas faire partie de cette nouvelle entité.

Le timing est très serré puisque tout doit être mis en place pour la fin de l’année.

Notre organisation syndicale a de nouveau regretté l’absence de concertation avec les partenaires sociaux et a reçu l’assurance que le dossier sera présenté dans les différentes instances (mais pas que nous serons entendus…).

Aucunes réponses précises n’ont été apportées aux problèmes abordés mais nous ne nous faisions aucunes illusions….