Publié le 30 mai 2017
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Alerte canicule : la ville opte pour un espace naturiste

Conséquence du réchauffement climatique ? Paris devrait ouvrir prochainement sa première zone naturiste au Bois de Vincennes. Le projet n’est pas totalement acté, que ce soit au niveau de l’emplacement, de la date d’ouverture ou des modalités de fonctionnement, mais il alimente déjà la polémique entre ses défenseurs, qui y voient un attrait touristique supplémentaire pour la France, première destination touristique mondiale pour les naturistes, et ses détracteurs, réservés quant à son intérêt pour la collectivité.

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Le vœu tant attendu

Que l’on soit pour ou (tout) contre le projet, une lecture du compte-rendu de la séance du Conseil de Paris du 26 septembre 2016 ne peut laisser indifférent. En effet, la présentation du « vœu déposé par le Groupe Écologiste de Paris relatif à une expérimentation du naturisme à Paris » a apparemment eu lieu dans une ambiance bon enfant ; David Belliard ayant ainsi débuté sa présentation : « Je sais que tu as très envie que je le présente nu, mais je vais le présenter habillé ».

Qu’il nous soit donc permis d’utiliser également un ton badin pour demander quel sera le dress code conseillé le jour de l’inauguration de cet espace. Question subsidiaire : l’obligation de dignité du fonctionnaire peut-elle se heurter avec la liberté de l’agent public dans sa vie privée, autrement dit, agent de la Ville de Paris, pourrai-je tomber le maillot et laisser ma carte professionnelle au vestiaire pour pratiquer la nudité en commun dans le but de « favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l’environnement » (selon la définition de la Fédération naturiste internationale) ?

Promenons-nous dans les bois

Paradoxalement, à Paris, il sera bientôt plus aisé de se promener en toute quiétude dans le plus simple appareil que de déambuler habillé (e) dans certains quartiers du nord de Paris. En effet, face à l’opposition du Maire de Vincennes, Laurent Lafon (UDI), qui identifie dans le projet un risque de privatisation de l’espace public afin de répondre à la demande d’intérêts privés (à savoir la forte pression de l’association des Naturistes de Paris, sous l’égide de la Fédération Française de Naturisme), la mairie de Paris entend bien avoir le dernier mot. Elle rappelle notamment que le bois de Vincennes fait partie du territoire parisien ; chargée de l’entretien de ses espaces, la Ville trouve de ce fait légitime d’en disposer à sa guise. Et de préciser que l’autorisation de pratiquer le naturisme dans une enceinte déterminée sera « assortie d’un encadrement réglementaire visant à empêcher que cette pratique ne crée de troubles à l’ordre public de nature à menacer la tranquillité et la sécurité des usagers ».

On  peut espérer que la mairie s’approprie d’une manière aussi déterminée certains territoires délaissés, où l’espace n’a de public que le nom puisqu’il n’est pas possible à toutes et à tous d’y aller et venir sereinement.