Publié le 7 mai 2019
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Abandon de la promesse de 120 000 suppressions de postes oui mais…

Lors de sa conférence de presse post-Grand débat, jeudi 26 avril, le président de la République s’est dit prêt à renoncer à sa promesse de campagne de 120 000 suppressions de postes dans la fonction publique (50 000 au sein de l’État et 70 000 dans les collectivités) d’ici à la fin du quinquennat. Il a demandé au gouvernement de lui donner son analyse sur le sujet d’ici l’été, en ajoutant « j’assume totalement d’abandonner cet objectif s’il n’est pas tenable ». 

Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin a, cependant, déclaré « qu’il ne fallait pas se dire que l’important est un chiffre comptable » mais bien de « transformer l’État ». « Une fois transformé, l’objectif c’est qu’il y ait moins d’agents publics évidemment », a-t-il poursuivi.

Pour l’Etat, le chiffre de 20 000 à 30000 suppressions de postes, contre 50 000 initialement prévues est avancé. Ce dernier objectif paraissait déjà compromis puisque, depuis 2017, seuls 5 800 postes environ ont été supprimés dans le cadre des lois de finances. Or les besoins augmentent avec l’arrêt de toute fermeture d’écoles (mais pas de classe) et d’hôpitaux (mais pas de service) et le développement d’un « pacte territorial » avec la création de maisons baptisés « France Services » capables dans chaque canton en milieu rural de répondre aux questions des habitants sur l’ensemble des sujets administratifs (500 dans un premier temps puis 1500 supplémentaires). Cette mission doit être menée par redéploiement des agents des administrations centrales vers des services publics de proximité.

Notons que la notion de canton est un peu un fantôme surgit des débuts de la monarchie constitutionnelle et de l’Empire, avec ses justices de paix, trésoreries, et gendarmeries.

Pour mémoire, la RGPP (Révision générale des politiques publiques) de l’ère Sarkozy avait permis la suppression de 150 000 postes dans la fonction publique de l’Etat.

Concernant les 70 000 suppressions de postes envisagées dans la fonction publique territoriale, c’est là que le bât blesse, « on y arrivera […] grosso modo » a indiqué le locataire de Bercy en mettant en avant le processus de contractualisation mis en place entre l’Etat et les collectivités pour limiter les dépenses de fonctionnement de ces dernières.

L’avenir ne semble pas radieux pour les agents de la Ville de Paris et nous pouvons avoir des inquiétudes concernant les modalités de financement des nombreux emplois créés dans le cadre de la mise en place de la Police Municipale Parisienne. Créations pures ou redéploiements? Nous attendons impatiemment le prochain budget emploi.