Publié le 12 mars 2019
70 ans : un bel âge pour la RATP - PDF

70 ans : un bel âge pour la RATP Le 1er janvier 2019, la Régie autonome des transports parisiens, plus connue sous son acronyme RATP, a fêté ses 70 ans durant lesquels le groupe s’est affirmé comme un expert de la mobilité en France comme à l’international. Présente dans 14 pays, la RATP assure aujourd’hui 16 millions de voyages par jour par l’exploitation de modes de transports différents qu’ils soient traditionnels (métro, bus) ou alternatifs (navettes maritimes, téléphériques). La RATP investit également dans les start-up comme Cityscoot, société de location de scooters électriques en libre-service ou encore Klaxit, une application de covoiturage domicile-travail. L’établissement public est emblématique du quotidien des Franciliens, mais le connaissent-ils vraiment ?

En 1949, la création de la RATP est un point d’achèvement, pour l’époque, de la réorganisation des transports en commun parisiens. Le processus, engagé par l’Etat à la fin des années 30, se poursuit dans le cadre de la dernière des grandes vagues de nationalisation d’après-guerre.

La RATP est l’héritière de deux sociétés privées. D’une part, la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) en charge de l’exploitation des lignes souterraines et, d’autre part, la Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP) pour le réseau de surface.

Aux termes du décret du 21 mars 1948 c’est un patrimoine conséquent qui tombe dans l’escarcelle de la nouvelle entité : 14 lignes de métro, la ligne de Sceaux, le funiculaire de Montmartre, 38 lignes de bus à Paris et 74 en banlieue.

En 2017, le réseau comportait 16 lignes de métro sur 217 ainsi que 4700 bus. En 70 ans, la RATP a connu des évolutions majeures comme la disparition des fameux poinçonneurs en 1973 ou encore celle de la première classe en 1991. Pendant très longtemps, le métro parisien a été divisé en deux classes contre trois à la SNCF. Les usagers payaient un prix plus élevé pour accéder aux wagons de première classe, situés au milieu de la rame. Depuis que cette distinction est abolie, tous les usagers sont logés à la même enseigne et peuvent ainsi tous connaître les joies de la promiscuité en heure de pointe. D’ailleurs, qui connait (les agents RATP n’ont pas le droit de donner la réponse) la capacité d’une rame de métro ? Elle est très variable d’une ligne à l’autre. La ligne 4 possède les rames offrant la plus grande capacité : 722 places dont 216 assises (ref de matériel MP 89). Une rame de la ligne 1 (MP 05) peut contenir jusqu’à 698 personnes. Celles transportant le moins de passagers se trouvent sur la ligne 3bis (MF67), avec 341 places

De nombreuses anecdotes jalonnent l’histoire de cette institution. Parmi elles, on peut citer le célèbre carreau de faïence blanc qui a fait la réputation du métro de « plus grande salle de bains de France » et qui trouve son explication à ses origines lorsque ce carrelage spécifique permettait de refléter les rares sources lumineuses de l’époque ainsi que les fameuses stations fantômes où les trains ne s’arrêtent pas. Toutefois, rien de surnaturel dans ces stations fermées en 1939 à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en période de pénurie d’énergie et où une partie du personnel de la compagnie de transport a été envoyée au front. Ces stations ont été fermées par souci d’économie et n’ont jamais été rouvertes.

Plus récemment, la RATP s’est fait remarquer par le détournement de noms de stations pour le 1er avril. Dès 1994, la station Parmentier a inspiré la RATP pour détourner les noms de ses stations à l’occasion du 1er avril devenant «Pomme de terre». En 2016, une véritable opération avec 13 stations aux noms détournées, dont Opéra devenant «Apéro», ont parfois causé l’égarement de certains passagers ! Ce détournement de stations est devenu presque un rituel à la RATP puisque cet été, certaines stations ont rendu hommage à la victoire des Bleus: «Bercy les bleus».

Au total, la RATP compte 61.000 employés. Parmi eux, 2.000 ingénieurs travaillent à la maintenance des voies et la construction de nouvelles. C’est le cas à Paris où quatre lignes de métro sont en cours de prolongement (lignes 4, 11, 12, 14), soit 30 km supplémentaires et 18 nouvelles stations. De nouvelles lignes verront aussi le jour en dehors de la capitale, mais celles-ci seront gérées par la Société du Grand Paris.

En 2019, la société va expérimenter les bus autonomes et compte d’ici 2025 remplacer ses 5000 bus diesel par des véhicules électriques, hybrides ou biogaz.

Autre changement à venir : la couleur. Les rames de métro sont peintes en verte depuis plusieurs dizaines d’années, dans la prochaine décennie, elles deviendront petit à petit bleu. La région a imposé sa couleur contre l’avis de la RATP qui voulait conserver la sienne. Objectif d’Ile-de-France Mobilités, la structure propriétaire des rames : unifier visuellement le réseau. Un enjeu marketing de taille pour la région qui voit approcher la fin programmée du monopole sur le métro. L’ouverture à la concurrence est prévue en 2024 sur les bus, en 2029 sur les tramways et à partir de 2039 sur le métro et le RER.

La RATP a présenté une nouvelle stratégie de groupe autour du nom « RATP Group » pour mettre en valeur ses expertises. Cette stratégie devrait s’accompagner d’une restructuration de l’entreprise qui prévoit la suppression d’un millier de postes en 6 ans.