Publié le 22 septembre 2020
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Roland Garros : un tournoi sous de mauvais augures Alors que le Tour de France s’est achevé dimanche dans des conditions sanitaires globalement satisfaisantes, le tournoi Roland Garros a débuté hier matin et se déroulera jusqu’au 11 octobre, sous de moins bons augures.

Exceptionnellement reporté du printemps à l'automne, le tournoi, a connu ses premières turbulences avant même de vivre ses premiers échanges. Six joueurs et joueuses ont été exclus des qualifications après avoir étaient testés à la Covid 19 ou être cas contact et ce n’est que le début.

En effet, environ 900 tests ont été pratiqués sur les joueurs et les joueuses, ainsi que leur entourage, entre jeudi et dimanche.

Coté spectateurs la vision n’est pas plus rose, alors que les organisateurs pensaient que la jurisprudence Puy du Fou allait pouvoir jouer et permettre l’accueil de 11 500 spectateurs par jour, le couperet est tombé ce sera 5 000 par jour au maximum sans totalement exclure le spectre du huis clos si la situation sanitaire se dégradait.

Début juillet, le tournoi avait fixé la barre à 20.000 spectateurs quotidiens, soit de 50 à 60 % de sa jauge habituelle maximale. Une première fois, il y a dix jours, la Fédération Française de Tennis (FFT) avait dû revoir ses ambitions à la baisse de moitié.

Roland-Garros avait pourtant reçu l'aval des autorités pour un plan B qui lui permettait de recevoir jusqu'à 11.500 spectateurs par jour.

Les 12 hectares du stade étaient découpés en trois secteurs indépendants autour des trois courts principaux, Philippe-Chatrier (5.000 places), Suzanne-Lenglen (5.000) et Simonne-Mathieu (1.500), dans le jardin des serres d'Auteuil.

Mais, au moment où les restrictions se durcissent dans les grandes villes, les autorités ont peut-être voulu s'éviter tout début de polémique concernant une exception.

Avec les dernières restrictions, seul le Philippe-Chatrier sera ouvert au public.

En quinze jours de compétition, seuls 75.000 spectateurs pourront assister au tournoi, loin des quelque 520.000 accueillis lors de la quinzaine de 2019. Le service client du tournoi a contacté les détenteurs de billets afin de leur proposer des compensations.

Guy Forget, directeur du tournoi, a souligné que la FFT avait tenu à se montrer solidaire des joueurs dont la saison et les gains ont été malmenés par la pandémie. La prime pour un premier tour a été augmentée de 30%. Le ratio entre leurs gains et ceux des vainqueurs a été ramené de 50 à 27. Seuls le tournoi des légendes, qui oppose les anciennes gloires, et le double mixte ne figureront pas au programme réaménagé.

A ce jour, aucun sponsor n'a fait défection.

L'enjeu économique va au-delà du seul tournoi parisien. Roland-Garros apporte 80% des recettes de la FFT dont le budget annuel s’élève à 325 millions d'euros. La Fédération a investi 380 millions pour la rénovation du stade, dont les grands travaux s'achèveront l'année prochaine. C'est l’équilibre financier à long terme du tennis français qui se joue.