Publié le 8 octobre 2019
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Convois exceptionnels: la route est longue et semée d’embuches

Les entreprises spécialisées dans le transport d'objets XXL (turbines à gaz, pales d'éoliennes, éléments d'avions Airbus, etc.) font face à des demandes d'autorisations complexes avant de prendre la route. Des discussions sont en cours avec l'Etat pour dégager des itinéraires prédéfinis et continus entre les départements.

Pour les entreprises spécialisées qui transportent les turbines à gaz, pales d'éoliennes, engins de travaux publics, bateaux, ou autres éléments d'avions Airbus, le chemin est ardu. Le transport de ces pièces dites «indivisibles», de masse souvent supérieure à 50 tonnes, demande de la dextérité au volant mais exige aussi de fortes contorsions administratives pour obtenir les autorisations. La question des itinéraires, qui revient régulièrement sur la table, engageant les départements, l'Etat et les transporteurs, pourrait se débloquer cette année.

La question est complexe. Pour les transports de première et deuxième catégorie (les moins lourds), des réseaux assez denses existent, permettant de relier, par exemple, la frontière belge et Perpignan, sans demande d'autorisations. L'affaire se complique pour les convois exceptionnels de 72, 94 et 120 tonnes. Un arrêté interministériel de 2017 définit des réseaux dédiés pour ces catégories, afin d'éviter aux transporteurs de réitérer leur demande pour chaque convoi. Mais, sur le terrain, c'est une autre affaire. Les transporteurs routiers se heurtent à une construction de tracés sans globalité, faits au fil de l'eau, des frontières des Départements, avec beaucoup de verrous constitués par des ouvrages d'art sensibles (souvent des ponts).

A ce jour, 77 départements ont établi ces itinéraires prédéfinis mais beaucoup présentent des secteurs nécessitant encore des autorisations.

Le dossier, déjà ardu, s'est complexifié avec les transferts récents de voiries des départements vers les métropoles.

Pour des chantiers majeurs, des voies spécifiques sont aménagées, comme avec l'A380 vers Blagnac ou Iter à Cadarache.

S’il était suffisamment développé le réseau fluvial pourrait constituer une alternative.

Pour les convois les plus impressionnants, compris entre 120 et 1.000 tonnes, des instructions spécifiques resteront à chaque fois nécessaires.

Rappelons que pour creuser les lignes du Grand Paris Express une trentaine de tunneliers (huit sont déjà livrés) doivent être acheminés en grosses pièces détachées (chacune pesant de 28 à 78 tonnes). Pour chaque tunnelier, en moyenne, 20 convois exceptionnels composés de plusieurs camions sont nécessaires.