Publié le 23 mai 2011
GPEC et pouvoir d’achat des fonctionnaires devant les députés - PDF

GPEC et pouvoir d’achat des fonctionnaires devant les députés « Aujourd'hui, un catégorie A est recruté à 18 % au-dessus du SMIC. En 1985, il était recruté à 75 % au-dessus ! ». Telle est l'une des déclarations des responsables syndicaux auditionnés récemment par la Mission d'évaluation et de contrôle (MEC) de l'Assemblée nationale pour illustrer les problèmes posés par la stagnation du point d'indice. Autres sujets abordés devant les députés : la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, la prime de fonctions et de résultats, et les conséquences des primes sur la mobilité. Les représentants des syndicats de la Fonction publique ont été auditionnés le mercredi 18 mai par la Mission d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée nationale, mission qui travaille actuellement sur la “soutenabilité de l'évolution de la masse salariale de la Fonction publique”. Les représentants syndicaux ont notamment mis en doute l'existence d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). « Je ne suis pas sûr que la GPEC ait vraiment lieu dans aucun des versants de la Fonction publique » a ainsi déclaré Jean-Marc Canon (CGT). « Pendant longtemps, elle avait une autre appellation » a estimé Damien Leroux (CFDT), en ajoutant : « Il semble qu'on ait renoncé à faire de la gestion prévisionnelle des effectifs ; dans ces conditions, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences est difficile ». Les syndicats ont également insisté sur la dégradation ressentie au niveau du pouvoir d'achat des fonctionnaires, en insistant sur le fait que, depuis 2000, la valeur du point a perdu 10 % par rapport à l'indice de la consommation. « Aujourd'hui, un cadre A est recruté 18 % au-dessus du SMIC. En 1985, il était recruté 75 % au-dessus » ont notamment déclaré les responsables syndicaux, en mettant en cause la stagnation de la valeur du point. Les inquiétudes sont aussi évidemment vives quant à la PFR. « La reconnaissance de la valeur professionnelle , elle, aura un sens lorsque le mérite sera rémunéré de manière différente selon que le ministère est riche, tel que Bercy, ou pauvre, comme l'Intérieur ou l'Éducation nationale » a estimé Elisabeth David (UNSA). « Avec la PFR –  a-t-elle ajouté  –  on a supprimé plusieurs primes, mais au total le montant est exactement le même ». Les syndicalistes ont enfin regretté les conséquences des primes sur la mobilité. « Dans les trois fonctions publiques, certaines entités administratives et circonscriptions ont davantage que d'autres. Toutes ne peuvent pas verser de primes. La rémunération au mérite est un vrai frein à la mobilité. Un agent qui travaille dans une collectivité où la part de la rémunération accessoire est assez importante sera peu enclin à la quitter dès lors qu'il perdra 20 % de son pouvoir d'achat net » a ainsi estimé Jean-Marc Canon (CGT).

Photo : © NicoDem – Creative Commons