Publié le 18 octobre 2011
Delanoë, l’emploi, et les syndicats - PDF

Delanoë, l’emploi, et les syndicats

Le Maire de Paris a réuni les sept syndicats représentatifs de la Ville le 14 octobre, comme il le fait régulièrement. Bertrand Delanoë est le seul Maire de Paris à rencontrer chaque année les représentants des personnels, soit en réunion bilatérale, soit en réunion plénière. Dans une atmosphère parfois tendue, les organisations syndicales se sont exprimées sur le thème de l'emploi des agents publics à la Mairie. La réunion a été marquée par une polémique entre la CGT et le Maire, sur le problème notamment de la suppression des “correspondants mutuelle”.

La réunion, à laquelle participaient entre autres Maïté Errecart (adjointe au Maire de Paris chargée des ressources humaines), Véronique Bedague-Hamilius (Secrétaire Générale de la Mairie de Paris) et Thierry Le Goff  (Directeur des ressources humaines), a permis à Bertrand Delanoë de présenter ses grandes lignes d'action en ce qui concerne les personnels de la Ville de Paris. Après avoir estimé que l'année 2011 avait permis à l'Éxécutif parisien de « se mobiliser sur les bas salaires » (30.000 agents ont bénéficié d'une augmentation de leurs primes, 800 agents de catégorie C ont été promus en catégorie B, la réforme de la catégorie B s'est mise en place), le Maire de Paris a déclaré avoir dégagé deux grands axes d'action pour 2012 : l'aide aux agents les plus fragiles via une meilleure prise en charge de leur mutuelle “santé” (les mesures gouvernementales allant augmenter sensiblement le coût des mutuelles) ; l'amélioration des conditions de travail (santé et sécurité au travail). Il a d'autre part demandé à Maïté Errecart de « reprendre le dossier de la déprécarisation ».

« Le Gouvernement veut nuire à Paris »

Bertrand Delanoë a également insisté sur les difficultés financières auxquelles se heurtent les départements, du fait de l'augmentation des dépenses de solidarité. Pour lui, ces difficultés sont aggravées à Paris par la volonté du Gouvernement de nuire à la Capitale. Ainsi, selon le Maire de Paris : - l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) est prise en charge par l'État à hauteur de 28 % pour tous les départements, mais seulement à hauteur de 7 % pour le département de Paris ; - Paris supporte un quart du Fonds de péréquation nationale sur la fiscalité immobilière, alors que la Ville ne compte que 2 millions d'habitants ; - L'État prend 40 % des revenus qui reviennent à la Ville dans le cadre des transactions immobilières (droits de mutation de 7 % perçus sur toutes les transactions).

En matière d'emploi, « Paris fait mieux que les autres villes »

Du point de vue de l'emploi, le Maire a affirmé que le nombre de postes avait augmenté de 22 % à Paris pour la période 2001 – 2008, alors que cette augmentation n'avait été pour la même période que de 12 % pour toutes les autres communes de la région Île-de-France, « qu'elles soient dirigées par la gauche ou par la droite ». Bertrand Delanoë estime d'autre part que la stabilisation  du nombre d'agents publics à Paris est « exceptionnelle », toutes les autres villes françaises ayant été contraintes de réduire leur nombre d'agents. Au cours d'un échange assez vif avec la CGT (qui a déposé un préavis de grève le 29 novembre « contre la casse du service public par le Maire de Paris »), Bertrand Delanoë a ainsi déclaré faire « plus pour l'emploi que les autres villes dirigées par le Parti Socialiste, le Parti Communiste ou Europe-Écologie/Les Verts ».

Redéploiement des effectifs et triple A

Lors du tour de table avec les organisations syndicales présentes (CFDT, CFTC, CGT, FO, SUPAP-FSU, UCP et UNSA), l'UNSA a déclaré qu'une tension était actuellement constatée sur les effectifs, ce qui entraînait des conflits sociaux, entre autres à la DASCO et à la DEVE. L'UNSA demande donc que : - les concours de recrutement soient mis en place, - les effectifs réglementaires soient atteints, - la question des non titulaires soit réglée, - une réflexion sur les effectifs soit menée, dans le cadre notamment des CTP.

Les autres syndicats ont également insisté sur le fait que la politique de redéploiement conduit à des diminutions sensibles du nombre de postes dans certaines directions, alors que la charge de travail reste la même. Ces réductions d'effectifs entraînent inéluctablement un plus fort taux d'absentéisme pour congés maladie (phénomène que la Mairie entend par ailleurs combattre). À la CGT qui lui reprochait de ne penser qu'à la note AAA dont la Ville de Paris est bénéficiaire de la part des agences de notation, Bertrand Delanoë a répondu qu'il pouvait emprunter par ce biais au taux de 3 %, alors que la perte d'un A ferait monter le taux d'emprunt à 5  %. « Pour mon ego, je n'en ai rien à cirer, mais pour les contribuables parisiens, je me bats pour que le triple A soit maintenu ! » s'est-il exclamé. Concernant les redéploiements d'effectifs, le Maire a déclaré que « le service public d'aujourd'hui n'était plus celui de 1960 » et que des adaptations étaient nécessaires.