Publié le 21 novembre 2013
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Violences faites aux attaché(e)s : STOP !

Le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes dénonce aujourd'hui une situation quasi-taboue et très souvent volontairement ignorée par la hiérarchie : les violences exercées par certains syndicalistes contre les attachés d'administrations parisiennes au motif qu'ils appartiennent à la catégorie A et sont censés comme tels participer à l'élaboration des décisions municipales et agir au nom de l'employeur. Question importante et révélatrice à la fois d'un problème d'éthique syndicale et de fuite des dirigeants de la Ville devant leurs responsabilités.

Cet article est le reflet de plusieurs témoignages récents qui nous sont parvenus, mais combien ignorons nous ?

Le problème est particulièrement avéré dans une Direction dite ouvrière (mais pas exclusivement), où la lutte syndicale a été indispensable aux alentours des années 1970 pour faire évoluer les conditions de travail alors indécentes des agents et garantir la stabilité de l'emploi à des personnels précaires. Des améliorations sont toujours possibles - et nous les soutenons sans réserve - mais cette époque est révolue. La tonalité des échanges doit l'être aussi.

Or, certains de nos collègues attachés se trouvent pris à partie par des représentants syndicaux, sommés de se taire, insultés lors d'audiences auxquelles ils ont toute légitimité à participer. Pire, certains sont humiliés sur des sujets personnels, intimes. Leur seul tort : avoir le courage d'encourager les agents méritants, de dénoncer les situations inacceptables, bref de faire leur travail d'encadrant (qui se situe à un niveau très différent de celui des cadres dirigeants : les attachés ne sont pas sous-directeurs, directeurs, ou ingénieurs généraux et ne sont pas amenés à élaborer la politique municipale, notamment en matière de personnels). Cette violence est particulièrement accrue vis à vis des attachées femmes, qui doivent se battre pour se faire une place dans des Directions où la mixité et l'affectation de postes d'attachés sont encore récentes. Elles subissent aussi les affronts de ceux qui refusent de leur serrer la main pour des raisons religieuses, en dépit du principe de laïcité qui caractérise le service public. Peuvent ils / elles compter sur le soutien de leur hiérarchie ? Pas toujours. Si celle-ci fait preuve de bienveillance, elle opte pour la solution consistant à leur trouver un autre point de chute... Pour la plus grande satisfaction de ceux qui continueront à faire subir la pression au successeur en toute impunité !

Mais dans d'autres services, on préfère tout simplement étouffer les affaires. Ainsi, dans une Direction que l'on qualifiera d'administrative, la situation dure depuis des années, personne en haut lieu ne l'ignore, mais ainsi va la vie. Certains syndicalistes ont largement franchi la ligne jaune, mais ils ne sont pas les seuls car, insidieusement, les comportements déviants sont devenus la culture-maison : agressions verbales, mises en cause personnelles injustifiées, accusations mensongères et autres faits bien plus graves qui nécessiteraient d'être sanctionnés, voire portés en justice. Qu'attend la Ville pour prendre ses responsabilités ? Le Code du Travail, dont la partie relative à l'hygiène et à la sécurité s'applique aux collectivités, est pourtant sans ambigüité : l'employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses agents.

Notre syndicat, et plus largement l'UNSA, ne partage pas ces méthodes qui ne respectent ni le professionnalisme ni la personne. Les débats peuvent être vifs, la passion entraîne parfois l'excès, mais il faut savoir fixer le seuil de l'acceptable, et la violence verbale, l'atteinte aux droits des personnes, à ce qu'elles sont, et même à leurs fonctions du moment qu'elles les remplissent avec objectivité et équité, ne sont pas admissibles. En particulier, les syndicalistes, qui disposent certes d'une liberté d'expression élargie, doivent néanmoins faire preuve d'exemplarité et ne pas se laisser aller à des comportements qu'ils n'hésiteraient à dénoncer (à juste titre) si les agents qu'ils représentent en étaient victimes.

En attendant une réaction à la hauteur de la gravité des faits, nos collègues n'osent plus agir. Ne serait-ce que demander à un collaborateur de faire son travail pose problème et engendre des menaces, alors que faire ?

Le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes demande à la Secrétaire Générale de la Ville de Paris et à la Direction des ressources humaines de s'emparer sérieusement de cette situation préoccupante et d'y répondre par toute mesure appropriée.

Photo  :  © Igor Fjodorov  -  Fotolia