Publié le 9 octobre 2012
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T 8 : le nouveau miroir de la Mairie de Paris ?

- la promiscuité entraînée par l'organisation du travail en type “open space” (bureaux non entièrement fermés, cloisons vitrées pour les couloirs et la séparation des bureaux) est rejetée par la majorité des agents ; - la climatisation et les problèmes fréquents de santé qu'elle entraîne l'est tout autant ; - le manque de luminosité suscite l'inquiétude d'un bon tiers des personnes appelées à rejoindre le T 8.

De nombreux fonctionnaires notent également l'absence - très significative - d'infirmerie et de locaux syndicaux (qui étaient en place au Centre administratif Morland) ainsi que l'exiguïté apparente du restaurant administratif.

Quant à la décoration extérieure faite de madriers superposés recouvrant l'ensemble de la façade et obstruant les baies vitrées (voir la photo ci-dessous prise depuis l'un des futurs bureaux), elle est perçue non pas comme un nid mais bien comme une prison (47,8 % des personnes ayant répondu au questionnaire de l'UNSA déclarent avoir une « vision carcérale » de l'ensemble). Certains estiment d'ailleurs que les fenêtres bloquées ont été conçues pour éviter des suicides en trop grand nombre et pour faire en sorte que l'administration parisienne ne soit pas frappée par le syndrome de France Telecom.

Au final, le 121 avenue de France apparaît ainsi (peut-être de façon involontaire) comme un bon reflet de la Mairie : expressions pompeuses et coupées de la réalité pour présenter le projet, vision avant-gardiste puérile (a-t-il vraiment été nécessaire d'attendre cette construction pour « rompre avec la tradition haussmannienne » ?), mise en place de réalisations que l'on refuse de nommer (les espaces de travail relève bien de l'open space mais le terme est banni), manque de fonctionnalité dans l'organisation du travail, ignorance des services collectifs (infirmerie, locaux syndicaux), absence de vision à moyen terme (comment les stagiaires et les apprentis seront-ils accueillis ?).

Sur deux points cependant, le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes est d'accord avec la présentation du projet : - pour la référence à l'Au-delà : des téléphones sans fil sont prévus pour les fonctionnaires contraints de converser avec un peu de confidentialité et devant quitter leur bureau pour déambuler dans les couloirs vitrés à la recherche d'un local vide et sans fenêtres  (baptisé « lieu de convivialité ») qui permette un minimum de discrétion dans les échanges de propos. Même si « l' Eden imaginaire » évoqué dans le projet sera alors remplacé par le Purgatoire de Dante, où les damnés errent à jamais dans des lieux hostiles ; - pour l'absence (apparemment) de madriers devant les baies vitrées des bureaux des directeurs et sous-directeurs de la DVD et de la DU, ce qui fait fort malheureusement courir un risque aux intéressé(e)s (ceux-ci, en cas de stress trop important, risquant de se précipiter dans le vide et de s'écraser dans le jardin conçu pour susciter « étonnement et surprise »). Outre l'amélioration de la vitesse de rotation des cadres aussi dirigeants que municipaux, de tels évènements aideront sans aucun doute à créer une « ambiance Indiana Jones » dans la « mise en scène » du T 8.

L'UNSA suit attentivement ce dossier et son calendrier :

10 octobre 2012 : conférence-débat DU DVD 11 octobre : rencontre entre l'architecte d'opération et les syndicats de la DU 23 octobre : CTP et CHS de la DU novembre-décembre : élaboration de l'avant-projet et conception des mobiliers mars 2013 : visite des locaux et réunion d'information pour les personnels de la DU.

Notre organisation syndicale vous tiendra bien sûr informés des suites de cette opération.