Publié le 27 décembre 2011
Risk manager, vous connaissez ? - PDF

Risk manager, vous connaissez ?

Apparu dans les grandes entreprises afin d'identifier les risques pesant sur les actifs de la société, ses valeurs au sens large, et – surtout –  ses salariés,  le métier de “risk manager” est en cours d'émergence dans les administrations. Cette nouvelle priorité du ministère de la Fonction publique vise à mieux gérer le stress, les rythmes de travail ou les problèmes liés au harcèlement, afin de favoriser le bien-être au travail des agents et de contribuer ainsi à la performance du service public. Olivier Martel (photo ci-contre) est le “risk manager” de la Mairie de Paris.

La mission première du “risk manager” (“gestionnaire de risques”) dans la Fonction publique est avant tout de prévenir les risques psychosociaux en matière de ressources humaines. Cette mission est ainsi à première vue plus étroite que celle dévolue aux gestionnaires de risques des entreprises du secteur privé, qui englobe les questions financières, les problèmes industriels et leurs répercussions sur l'environnement, et le management au sens large (mais elle est sans doute appelée à se développer). Elle garde cependant d'ores et déjà son caractère transversal et touche-à-tout, même si elle contribue principalement  à « réinventer le management des ressources humaines dans la Fonction publique » selon Frédéric Valletoux (président de la Fédération hospitalière de France et maire UMP de Fontainebleau). Elle constitue une priorité du ministère de la Fonction publique concrétisée par l'accord “Santé et sécurité au travail” et vise à favoriser le bien-être au travail des agent pour contribuer à la performance des administrations et à la qualité du service rendu aux usagers.

Pour des raisons budgétaires, le nouveau métier de gestionnaire de risques n'existe pour le moment que dans les grandes collectivités locales, les hôpitaux universitaires et les administrations de l'État. Il est le plus souvent rattaché à la direction centrale, mais travaille en étroite collaboration avec la direction des ressources humaines.

Dans la Capitale, Olivier Martel, risk manager de la Mairie de Paris, est rattaché au Secrétariat Général de la Ville. Responsable de la cellule “gestion des risques”, il a évoqué sa mission en juin 2011 dans une  interview à France 3.  Olivier Martel (ancien élève de l'ENA de 1993 à 1995, passé à la Direction du Trésor de Bercy et ancien Directeur-adjoint chargé des ressources humaines à la Bibliothèque nationale de France) fixe ainsi le cap en laissant la main aux cadres opérationnels pour décliner concrètement, dans chacune de leurs directions, la politique impulsée par la Secrétaire Générale, alors qu'un comité de suivi veille à l'avancée des objectifs. Une “cartographie des risques” a ainsi été établie au niveau de la Ville, accompagnée d'une “cartographie particulière des risques métiers” applicable aux nombreux métiers de la Ville et qui a déjà été réalisée au Centre d'action sociale. La « culture du risque », qu'Olivier Martel veut « infuser dans la gestion au quotidien des services » entend remonter le plus possible en amont afin d'empêcher une crise, et, lorsque celle-ci survient malgré tout, d'en diminuer autant que faire se peut les effets.

Comme tous les métiers émergents, la fonction de gestionnaire de risques dans la Fonction publique présente des contours encore bien flous. En plus d'un secteur lié aux risques psychosociaux encourus par les agents du service public, on peut envisager qu'elle englobe progressivement les plans de prévention à mettre en place pour chaque site, la responsabilité des chefs d'établissement (notion aujourd'hui bien imprécise dans les administrations), le respect des prescriptions du Code du travail (applicable via la loi du 13 juillet 1983), le respect de la réglementation des établissements recevant du public (ERP) et le délit de mise en danger d'autrui.

Photo : capture d'écran France 3