Publié le 11 septembre 2012
Mobilité : quelques pistes pour réussir - PDF

Mobilité : quelques pistes pour réussir

L'évolution d'une gestion des personnels vers une gestion des ressources humaines correspond à une véritable professionnalisation qui s'est opérée au cours de ces dernières décennies. Recruter est devenu une affaire de spécialistes, et le secteur public n'échappe pas (heureusement) à cette tendance. Si la Ville de Paris peine encore dans ce domaine (combien d'exemples d'entretiens conduits à la hâte, de non-réponses aux candidatures, etc.), les candidat(e)s gâchent parfois leurs chances en commettant quelques maladresses. Petit tour d'horizon.

L'appartenance à la Ville de Paris ne suffit plus. Soyons cohérent : comment regretter à 55 % que « les recruteurs préfèrent faire appel à leur réseau » pour justifier d'une difficulté de mobilité (voir notre radiographie des attachés des administrations parisiennes) et se contenter de quelques lignes par mail en guise de candidature ? Un CV, une lettre de motivation : deux pièces indispensables qui montrent d'emblée un professionnalisme de la part du postulant et qui permettent au recruteur d'étudier valablement la candidature. Mais encore faut-il que ces documents soient rédigés de façon claire, précise, et incitative. Les motivations devraient, en principe, être clairement différentes selon que l'on postule sur un poste de contrôleur de gestion ou sur un emploi de chargé de secteur “cirque, arts de la rue, marionnette” (ce poste existe réellement). Consulter l'onglet “direction” dans IntraParis pour connaître l'organisation, les missions, l'actualité d'une structure, peut aussi aider à construire une lettre ciblée. Bref, la lettre-type se décèle au premier coup d'œil et est rédhibitoire ! Quant au CV, il est trop souvent imprécis (un catalogue des directions d'affectation et des intitulés des postes occupés mais aucune précision sur les compétences développées), avec une mise en forme trop sommaire. Or, lorsque sur un même poste un recruteur reçoit plusieurs dizaines de candidatures, tout compte ! Le fond, la forme, les fautes d'orthographe, etc. Un dernier détail : adresser CV et lettre de motivation au format PDF, ce qui évite les problèmes de mise en page en fonction des suites bureautiques utilisées. La DRH propose un éventail de formations tout à fait intéressant pour vous aider dans vos démarches de mobilité. Le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes peut également donner un avis et des conseils à celles et ceux qui le souhaitent en ce qui concerne les CV et les lettres de motivation.

Un entretien, ça ne s'improvise pas ! Lire et relire le profil de poste, noter les questions qui se posent (autre que “où se trouve la cantine ?”), répertorier les compétences déjà acquises et directement utiles au poste visé, celles restant à développer, réfléchir aux motivations réelles... Liste non exhaustive d'un exercice indispensable et préalable à tout entretien. Trop souvent, les attaché(e)s  justifient leur candidature par le souhait de quitter leur poste actuel ! Sans nier cette réalité, il est néanmoins risqué de se limiter à cette seule motivation car elle n'apporte aucun élément positif sur le ou la candidat(e), sa personnalité, ses compétences, et l'intérêt qu'aurait une direction ou un établissement public municipal à s'attacher ses services. Au contraire, le ou la candidat(e) risque d'apparaître comme une personne aigrie (surtout si il ou elle entre dans des détails en critiquant directement sa hiérarchie) et manquant d'ouverture d'esprit. Ces derniers points ressortent surtout si le ou la candidat(e) n'est pas en capacité de trouver un intérêt au poste sur lequel il ou elle se présente et d'expliquer en quoi ses compétences sont (au moins en partie) en adéquation. Certains cadres rencontrent des difficultés à s'engager dans cette réflexion et à la formaliser. D'autres sont effrayés par le moment de l'entretien. Pour franchir ces obstacles, une seule recette : préparer ! Les coachs internes certifiés de l'Université des cadres (DRH) peuvent apporter une aide en ce domaine. Idéalement, à l'issue de l'entretien, le candidat devrait avoir obtenu les réponses aux questions qu'il se pose. Si certaines restent en suspens ou viennent à l'esprit par la suite, il ne faut alors pas hésiter à recontacter les recruteurs par mail ou par téléphone afin que la décision de mobilité puisse se prendre – de part et d'autre – en toute connaissance de cause.

Pas d'attentisme : un suivi s'impose ! Il est toujours utile à l'issue d'un entretien de confirmer son intérêt pour le poste ou, au contraire, de faire savoir que l'on n'est plus intéressé. En l'absence de retour dans un délai raisonnable (sauf si le candidat est reçu au début de la phase d'entretiens et qu'un délai de réponse précis est annoncé au cours de la rencontre), une relance est tout à fait envisageable. Outre démontrer des qualités de rigueur et d'organisation, elle donne l'indication au recruteur que le ou la candidat(e) est toujours disponible. En cas de refus, connaître les motivations du recruteur peut permettre de se remettre en question et de progresser. C'est pourquoi, à défaut de les obtenir spontanément, il ne faut pas hésiter à les demander.