Les cadres ne veulent plus de la RGPP telle quelle
Selon une enquête de l'IFOP réalisée pour le mensuel Acteurs Publics dans le cadre des études régulièrement menées pour l'Observatoire des politiques publiques, plus de deux cadres A sur trois (toutes Fonctions publiques confondues) réclament que la RGPP soit modifiée à partir de 2012. Dans la perspective du prochain quinquennat, 4 % seulement des cadres interrogés souhaitent en effet que la RGPP soit reconduite en l'état, alors que 68 % d'entre eux veulent qu'elle soit modifiée et 25 % qu'elle soit purement et simplement supprimée.
Ces jugements négatifs à l'égard de la RGPP sont fortement exprimés par les cadres A exerçant leurs activités dans la Fonction publique d'État (29 %) et se déclarant proches de la gauche (41 %).
Parmi les diverses mesures incluses dans la RGPP, seule la dématérialisation des démarches administratives et le développement des services en ligne bénéficient d'un soutien unanime (94 %).
8 cadres A sur 10 demandent d'autre part que la règle du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux pour les fonctionnaires ne soit pas reconduite.
La poursuite de fusions de directions d'administration et d'organismes publics suscite davantage de débat : 49 % des cadres de la FPE souhaitent la poursuite de ces fusions alors que 46 % y sont opposés. Les cadres de la FPT sont également partagés sur cette mesure, alors que 95 % des cadres de la FPH y sont favorables.
Un autre point de partage se fait jour en ce qui concerne le rythme à donner à la réduction des déficits publics pour le prochain quinquennat. 43 % des agents de catégorie A se déclarent en effet "plutôt favorables" à une accélération du processus alors que 44 % souhaitent un ralentissement. Le positionnement politique est très nettement marqué en ce qui concerne cette question, puisque 68 % des cadres se déclarant proches de la droite demandent que le processus soit accéléré, alors que 51 % des cadres se déclarant proches de la gauche se prononcent en faveur d'un ralentissement des mesures permettant la réduction des déficits publics.
En ce qui concerne les missions de service public perçues comme prioritaires par les cadres A et pour lesquelles davantage de moyens devraient être débloqués, l'éducation et la santé arrivent en tête (avec respectivement 54 % et 48 %) suivies de la justice (41 %) et de l'emploi (36 %). Le positionnement politique des personnes ayant répondu à l'enquête est également très marqué sur cette question, puisque 73 % des fonctionnaires de catégorie A se disant proches de la gauche expriment l'attente d'un renforcement des moyens pour l'éducation, alors que 24 % de ceux se situant à droite formulent cette demande. Les écarts “gauche/droite” sont moins prononcés sur les autres missions de service public à l'exception de la sécurité (thème traditionnellement privilégié à droite).