Les attachés et la santé au travail
Révélation particulièrement grave effectuée via notre questionnaire : 42 % des attachés d'administrations parisiennes déclarent que leurs conditions de travail ont eu un impact négatif sur leur santé au cours des dernières années. Situation d'autant plus préoccupante que la majorité des personnes concernées n'ont pas évoqué leurs difficultés avec leur hiérarchie et n'ont pas demandé à rencontrer le médecin du travail ou un psychologue. En trois questions et onze sous-questions, la sixième partie de notre rapport de synthèse tente d'effectuer le tour de la question.
À notre interrogation : « Selon vous, vos conditions de travail ont-elles eu un impact sur votre santé au cours de ces dernières années ? » (assortie de la précision suivante : « distinguer ce qui relève de problèmes médicaux antérieurs ou indépendants de votre situation professionnelle, des évolutions des conditions de travail qui pourraient générer ou aggraver des problèmes de santé »), 42 % des attachés d'administrations parisiennes répondent “oui”, 39 % “non” et 19 % “je ne sais pas”.
Parmi les 42 % d'attachés ayant répondu à notre question par l'affirmative :
- 62 % n'ont pas évoqué ce problème avec leur hiérarchie, car une majorité (45 %) n'en voit pas l'intérêt ; - une très forte majorité (86 %) n'a pas demandé à rencontrer le médecin du travail parce qu'elle n'en ressent pas le besoin à ce stade (36 %) ou parce qu'elle n'en voit pas l'intérêt (33 %) ; - 99 % n'ont pas demandé à rencontrer le psychologue du travail.
Souffrir en silence semble ainsi être la ligne de conduite des attachés d'administrations parisiennes concernés. Il est vrai que, parmi les 38 % qui ont évoqué leurs problèmes de santé avec leur hiérarchie, seulement 23 % estiment que cet entretien a eu un effet bénéfique...
Autre fait marquant révélé par notre questionnaire : 21 % des attachés jugent que le Comité Hygiène et Sécurité de leur Direction est actif en ce qui concerne les risques psychosociaux, alors que 27 % estiment qu'il n'est pas actif et que la majorité (52 %) ne sait pas (ce qui est très significatif) si le CHS est actif ou pas.
Cette ignorance du rôle du CHS est confirmé par la question suivante : « Le Comité Hygiène et Sécurité de votre Direction diffuse-t-il suffisamment d'informations sur les risques psychosociaux ? ». 45 % des attachés répondent en effet par la négative à cette question, et 36 % ne savent pas. No comment !
Prochain article : que peut-on conclure du questionnaire ?
Lisez l'intégralité de notre rapport d'analyse et de synthèse dans la rubrique “Les grands dossiers”.