Publié le 21 juin 2011
Élections sénatoriales et divisions à l’UMP Paris - PDF

Élections sénatoriales et divisions à l’UMP Paris

Les  élections sénatoriales se tiendront le 25 septembre afin de renouveler 165 sièges de sénateurs sur les 348 qui composeront la Haute Assemblée. Le 17 juin, les 163 élus du Conseil de Paris ont voté pour arrêter la liste des délégués supplémentaires qui désigneront, avec les grands électeurs, les 12 prochains sénateurs de la Capitale. Des divisions internes sont toujours constatées au sein de l'UMP Paris, avec, au-delà du scrutin du 25 septembre, les enjeux des législatives de 2012 et de la désignation du candidat de la droite aux municipales de 2014.

12 sièges de sénateurs sont en jeu dans la Capitale, dont 5 sont actuellement détenus par la droite (4 UMP et 1 Union Centriste) et 7 par la gauche (6 PS et 1 Parti de Gauche).

À compter du renouvellement de septembre 2005, la durée du mandat des sénateurs a été réduite à six ans, contre neuf ans précédemment.

La répartition des sièges de sénateurs par département est constamment modifiée pour tenir compte de l'évolution de la population française. Ainsi, le nombre total de sénateurs sera de 348 après les élections du 25 septembre 2011, contre 343 en 2008.

Les grands électeurs, qui procèdent à l'élection des sénateurs, sont, pour 95 % du collège électoral, les représentants des communes, maires, maires-adjoints, conseillers municipaux (et délégués supplémentaires des conseils municipaux dans les communes importantes). Leur nombre est fixé en fonction de la population de la commune. Pour 5 % du collège électoral, les grands électeurs sont les conseillers généraux, les conseillers régionaux et les députés.

Les conseillers municipaux élisent dans chaque commune : - 1 grand électeur dans les communes de moins de 500 habitants - 3 grands électeurs dans les communes de 500 à 1.499 habitants - 5 grands électeurs dans les communes de 1.500 à 2.499 habitants - 7 grands électeurs dans les communes de 2.500 à 3.499 habitants - 15 grands électeurs dans les communes de 3.500 à 8.999 habitants.

Tous les conseillers municipaux sont grands électeurs dans les communes de 9.000 habitants et plus.

Ce collège électoral comprend ainsi aux environs de 150.000 grands électeurs.

Les petites communes rurales, conservatrices au niveau politique, sont donc sur-représentées par rapport aux autres agglomérations. Pour tenter de rééquilibrer le collège électoral, les conseillers municipaux élisent, dans les communes de 30.000 habitants et plus, des délégués supplémentaires à raison d'un délégué tous les 1.000 habitants au-dessus des 30.000 habitants.

Ces délégués supplémentaires faussent-ils le jeu électoral ? Le site Mediapart l'affirme dans un article mis en ligne le 17 septembre 2008 et intitulé  “Le bidouillage des grands électeurs”.

Pour Mediapart, « une véritable omerta règne sur l'identité de ces électeurs fantômes. (...) Il s'agit en général de proches de conseilleurs municipaux : le frère, la sœur, des amis, c'est-à-dire des personnes de confiance dont le conseiller municipal est sûr qu'ils voteront comme lui. Quand il faut fournir plus d'une centaine de noms, les partis politiques mettent même à la disposition du conseil municipal les listings de leurs militants ». Critiquant un système « qui fait voter des électeurs cooptés n'ayant aucune légitimité démocratique », le site d'informations en ligne souligne par ailleurs qu'en 2008, aucune statistique n'existait au Sénat et au ministère de l'Intérieur (« chargé de veiller au bon déroulement des élections ») sur le nombre total de délégués supplémentaires qui participent à l'élection des sénateurs.

À Paris, les élections sénatoriales de 2011 sont marquées à droite par de profondes divisions. Ainsi, plusieurs maires d'arrondissement UMP de la Capitale (Jean-François Legaret - 1er arrondissement, Jean-Pierre Lecoq - 6e, François Lebel - 8e - et Brigitte Kuster – 17e), à la tête d'une coalition d'élus UMP menée par Pierre Charon (ancien conseiller de Nicolas Sarkozy), ont présenté le 17 juin une liste de délégués supplémentaires dissidente opposée à la Fédération UMP de Paris et à la liste officielle investie.

En toile de fond, on retrouve dans cet épisode l'affrontement – désormais récurrent – entre Rachida Dati et les partisans de François Fillon pour les élections législatives de 2012 et la désignation du candidat de la droite aux élections municipales de 2014. L'ancienne garde des Sceaux est en guerre ouverte avec la fédération parisienne de l'UMP et son président Philippe Goujon, farouche supporter de l'actuel Premier Ministre.  Elle revendique pour les élections législatives de 2012 l'investiture de l'UMP pour la deuxième circonscription de Paris (qui regroupe la totalité du 5e arrondissement et la quasi-totalité des 6e et 7e arrondissements) et dénonce un éventuel parachutage de François Fillon dans ce secteur. Rachida Dati, députée européenne et maire du 7e arrondissement, a également fait part de son vif intérêt pour devenir Maire de Paris en 2014, poste pour lequel François Fillon pourrait également être candidat. Si, of course, la droite l'emporte aux élections municipales...

Photo : © Michel Barnier  –  Creative Commons