Publié le 17 décembre 2013
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CAP : recherche expert ESPCI désespérément

Alors que les élus paritaires piétinent chaque trimestre dans les couloirs de l'Hôtel de Ville, attendant patiemment que la CAP précédente en termine pour exercer leur rôle à leur tour, c'est à une scène bien étrange qu'ils ont assisté lors de la Commission qui s'est tenue le 6 décembre. Un expert ESPCI était en effet attendu pour expliquer le curieux processus de recrutement mis en œuvre à l'École pour pourvoir le poste de chef du service des ressources humaines. Mais ne voilà-t-il pas que son siège était vide au moment d'étudier ce dossier...

Et ce, alors qu'il avait été vu furtivement dans le couloir attenant à la salle où la CAP siégeait, juste avant l'entrée des élus paritaires. Pourquoi tant d'impatience ? À moins qu'il ne s'agisse au mieux d'une méconnaissance, au pire d'un mépris, des instances paritaires qui ne sont pas, la discussion l'a prouvé, de simples chambres d'enregistrement ? Nul ne le sait... L'expert est réapparu un peu plus tard, ne prenant pas la peine de s'excuser pour ce contre-temps qui a nécessité d'inverser l'ordre des dossiers, ceci étant tout de même préférable à une absence de débat.

Unanimement, les élus paritaires ont dénoncé une procédure dans laquelle sont intervenus des agents ou des paramètres discutables : un délégué syndical faisait partie du comité de sélection, de même qu'une chercheuse salariée par un fonds de dotation de droit privé (fonds dont le Secrétaire Général de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris est également directeur exécutif comme l'indique le site Internet de l'établissement), des entretiens se sont déroulés en anglais...

Après avoir abreuvé les participants de chiffres, dont certains auraient mérité plus de précisions tandis que d'autres auraient pu être épargnés (30.000 m2 de locaux, chiffre impressionnant mais dénué de tout lien avec le poste à pourvoir), l'expert de l'ESPCI a expliqué ne pas avoir souhaité décider seul, et s'être entouré de personnes qu'il estime représentatives et qui, tel le classement du guide Michelin, ont reçu les cinq candidats pré-sélectionnés pour leur attribuer jusqu'à trois étoiles.

Si le souhait de ne pas décider seul est légitime, les élus paritaires ont suggéré que les candidats auraient pu rencontrer le Directeur de l'École, être reçu par le N + 1 puis le N + 2 étant couramment constaté dans les procédures de recrutement. Mais à l'ESPCI on innove, alors ce n'est pas l'option qui a été retenue, et si le futur Directeur a bien rencontré une candidate, et une seule, c'est après que le choix se soit déjà porté sur elle.

La volonté de faire passer des entretiens en anglais a aussi été contestée dans la mesure où le poste n'exige pas de pratiquer couramment la langue et où les entretiens en langue étrangère dans la fonction publique française sont contraires à la Constitution et à la loi du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française.

Quant au choix de faire participer un délégué syndical à la sélection, les représentants de l'administration et du personnel ont manifesté leur désapprobation, compte tenu des difficultés de positionnement que cela peut engendrer par la suite dans les négociations sociales, ou bien quand il s'agit de rappeler un règlement, etc. La DRH de la Ville a fermement insisté pour que les procédures ad hoc qui se mettent en place dans les directions ou établissements publics soient préalablement connues et validées par elle. Le Syndicat UNSA Attachés Paris, qui a toujours souhaité que la DRH ait un rôle normatif vis-à-vis des services, ne peut que se féliciter de cette intervention.

Bien entendu, ni la collègue accueillie en détachement, ni ceux ayant participé à la sélection, ne sont individuellement mis en cause par notre organisation syndicale. Il s'agit essentiellement de dénoncer une procédure et une attitude incongrues.

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