Mobilité des attachés : notre analyse sur le nouveau dispositif
Dans notre précédent Flash du MARDI, nous avions résumé le dispositif présenté lors de la conférence organisée par l'Université des Cadres, qui s'était tenue le matin même. Analysons à présent ce nouveau dispositif.
Le 22 octobre, c'est une liste de 38 postes qui a été adressée à l'ensemble des attachés d'administrations parisiennes. Finalement, l'amplification du nombre de postes ouverts concomitamment (qui est l'un des intérêts de la démarche, selon la DRH) n'est que très limitée, car c'est un nombre de postes très proche qui se trouve disponible sur intraparis, hors période d'affectation des lauréats du concours.
La volonté de transparence affichée par la DRH est à noter, en particulier « l'obligation » faite aux recruteurs d'apporter une réponse rapide et écrite aux candidats. On peut cependant regretter que le document élaboré par la DRH et transmis aux recruteurs dans le cadre de ce mouvement
annuel mentionne la possibilité de motiver son refus « en quelques mots » … qui agrémentés d'un peu de langue de bois, n'apporteront aucune indication intéressante aux candidats en quête de mobilité. N'hésitez pas à nous faire suivre les réponses qui valent « leur pesant de cacahuètes » !
On n'évite pas les consignes que nous croyions révolues, du type « demander au candidat de préciser ses qualités, ses défauts, quel cursus de formation il a suivi et pourquoi il l'a choisi », mais la fiche de la DRH n'en est pas moins intéressante. Si vous voulez en prendre connaissance, en tant que candidat ou recruteur, c'est ici : Fiche conseils recruteurs.
Vous pourrez noter que cette fiche a été élaborée à partir de retours effectués sur la base de cent candidatures ; son contenu montre incontestablement le chemin qui reste à accomplir pour arriver à professionnaliser le recrutement !
Autre argument de la DRH lors de la présentation de ce mouvement : l'opportunité pour les attachés de la Ville d'être les seuls à pouvoir postuler, sur un temps donné, avec pour corollaire la suspension des accueils en détachement et recrutement de contractuels sur la période. Hélas, nous avons pu constater à la Commission administrative paritaire (CAP) du 25 octobre dernier que le nombre de dossiers d'accueil en détachement était parmi les plus élevés de ceux examinés au cours des CAP des trois dernières années. La réflexion autour de ce projet de mouvement des attachés date d'il y a plusieurs mois déjà, et la meilleure preuve d'une démarche volontaire de la Ville de limiter le recours aux accueils en détachement et recrutements sur contrat aurait été d'anticiper, ce qui aurait alors permis de dégager près de 50 postes vacants.
Car ce qui intéresse majoritairement les attachés d'administrations parisiennes, c'est de pouvoir rester en poste au sein de la Mairie de Paris, même si certains postes vacants ne rencontrent que peu de candidatures internes (certaines directions mettant un allant extraordinaire à décourager les postulants !). Un dispositif de formation plus individualisé, tel qu'annoncé lors de la conférence, favorisera certainement la mobilité. On peut toutefois s'interroger sur la capacité de la Ville de sortir d'une « gestion de masse » et de proposer à des attachés des formations ciblées et dans des délais raisonnables, et sur l'ouverture d'esprit des directions qui devront accorder des formations sans lien (systématique) avec le poste occupé. Entre les préoccupations budgétaires et les absences liées à la formation, quelques réticences sont à prévoir !
Mais admettons que la mobilité doit aussi s'envisager vers l'extérieur. Engager une réflexion avec le CNFPT pour une mobilité vers d'autres collectivités locales, les SEM, l'AP-HP, etc, est une démarche intéressante. Mais elle ne peut se concevoir qu'avec la mise en place d'un véritable dispositif de retour, et en particulier un accès facilité aux fiches de poste. En effet à moins d'avoir conservé un « réseau » (mais on bute de nouveau sur la question de la transparence), plusieurs cadres ayant quitté la Ville rencontrent de sérieuses difficultés à obtenir les profils des postes vacants dans l'objectif d'une réintégration. Un « extranet » accessible aux agents en détachement, disponibilité, ou congé parental est indispensable !
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