Problème d’argent pour le Grand Paris
Selon des informations publiées par Le Monde du 28 juillet, le ministère du Budget refuse de débloquer le milliard d'euros nécessaire pour poursuivre le projet du métro en rocade autour de la Capitale (dit “Grand Paris Express”) qui devrait entrer en service à l'horizon 2025. François Hollande s'engage à « ne prendre aucun retard dans le projet » mais affirme que le gouvernement Fillon n'a pas « su trouver les financements pour atteindre l'objectif final ». La création de la “ligne verte” reliant Orly et Versailles pourrait être suspendue.
C'est un problème aigu de financement qui vient de frapper le projet du Grand Paris, celui-ci se résumant pour l'instant à des investissements très importants en matière de transports pour la Région Capitale. Le journal Le Monde affirme en effet dans son numéro daté du 28 juillet que le ministère du Budget s'est refusé à inscrire dans la loi de programmation des finances publiques (LPFP) pour 2013-2016 la somme de près de 1 milliard d'euros nécessaire au lancement du Grand Paris Express.
Le futur réseau du Grand Paris a été arrêté par un décret du 26 août 2011. Il est long de 200 kilomètres et comprend 75 gares. Son coût total se monte actuellement à 20,5 milliards d'euros. Le montage financier permettant son financement a été arrêté en janvier 2011 et comprend une part de recettes fiscales (5 milliards d'euros de taxes sur les entreprises et les particuliers de la Région Île-de-France) et - surtout - le recours à un emprunt de 10 ou 12 milliards. Pour contracter ce prêt, l'État s'est engagé à verser à la Société du Grand Paris une dotation en capital de 4 milliards, dont une première mise de fonds de près d'un milliard qui devait être inscrite au budget de 2015. C'est cette somme que Bercy a refusé, selon Le Monde, de débloquer à la mi-juillet 2012.
Outre le projet de “Grand Paris Express” (métro en rocade autour de la Capitale), le gouvernement Fillon a engagé l'État et les collectivités locales franciliennes dans un plan de modernisation des RER et des métros de 12 milliards d'euros d'ici à 2025. Le bouclage financier de ce volet confié au Syndicat des transports d'Île-de-Franc (STIF) ne semble pas non plus assuré.
Cécile Duflot, ministre du Logement et de l'égalité des Territoires, a déclaré le 26 juin : « le gouvernement souhaite poursuivre le projet du Grand Paris Express. En devenant ministre, je suis modestement devenue dépositaire de ce succès ». La ministre a cependant proposé de séquencer le chantier afin de répondre « à l'urgence des besoins des habitants », ce qui conduirait à un report (voire à un abandon) de la construction de la “ligne verte”, futur métro reliant Orly et Versailles.
François de Mazières, député-maire de Versailles et président de la communauté d'agglomération de Versailles Grand Parc, s'en inquiète. La confirmation du calendrier de la “ligne verte” constitue « une priorité qui met en jeu notamment le développement du campus de très haut niveau scientifique du plateau de Saclay et du pôle de recherche en écomobilité du plateau de Satory » a-t-il déclaré. « La non-confirmation de ce calendrier mettrait ainsi en péril la poursuite du développement prometteur de pôles scientifiques et économiques majeurs en Île-de-France, porteurs d'emplois, de compétitivité et d'innovations durables pour l'industrie française ».
Face à ces multiples difficultés, Jean-Paul Huchon, président de la Région Île-de-France et président du STIF, propose de récupérer une partie des fonds qui se trouvent actuellement dans les caisses de la Société du Grand Paris, soit un peu moins de 500 millions d'euros correspondant à des rentrées fiscales. « Mutualiser les ressources disponibles est essentiel si nous voulons tenir le rythme de modernisation des RER » affirme-t-il. « Il ne faudrait pas que cette solution compromette le Grand Paris Express » répond Daniel Canepa, préfet de la Région.