Publié le 10 janvier 2012
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Que penser de la réforme de la DRH ?

Annoncée par le Syndicat UNSA des attachés des administrations parisiennes dès le 5 octobre et analysée dans nos articles des 13 octobre et 1er décembre, le projet de réforme de la DRH (marqué, entre autres, par la création d'une Sous-Direction de l'encadrement supérieur) a été examiné par le CTP de cette Direction le 9 décembre. L'UNSA est très dubitative sur cette réforme, qui ne lui semble pas de nature à permettre la mise en place d'un suivi personnalisé de la carrière des cadres A tel que le secteur privé le pratique depuis de nombreuses années.

Lors du Comité technique paritaire de la Direction des ressources humaines qui s'est tenu le 9 décembre 2011, M. Thierry Le Goff a évoqué les objectifs de la réforme que nous avions déjà présentés sur ce site le 1er décembre : - mise en place de nouvelles procédures de travail - moyens en personnel en adéquation avec les objectifs - organisation en conformité avec les objectifs.

Le Directeur des ressources humaines a présenté la réforme de sa direction comme pragmatique et s'organisant autour de six axes : - renforcer la capacité de pilotage de la Direction, en développant la gestion prévisionnelle - structurer davantage le partenariat avec les Directions municipales - accompagner les changements dans les Directions dans une logique d'appui - mettre en place une véritable politique d'encadrement (parcours professionnel et rôle de l'encadrement) - conduire une politique d'évolution professionnelle  et de reconversion - améliorer les conditions de travail.

Au niveau pratique, le nouvel organigramme de la DRH fait apparaître 5 sous-directions, parmi lesquelles une Sous-Direction de l'encadrement supérieur et de l'appui au changement composée de deux missions (Université des Cadres / Organisation et temps de travail) et de trois bureaux (formation / encadrement supérieur administratif et technique / encadrement supérieur culturel, social, de l'enfance et de la santé).

Toujours au niveau pratique, on note que : - l'actuel Bureau de l'encadrement supérieur est scindé en deux ; - contrairement à ce qui s'est passé lors de la mise en place de la Direction des achats, personne ne devra recandidater sur son propre poste, la réforme se déroulant à effectif constant. Aucun agent ne sera obligé de changer de poste ou de quitter la DRH. Les différentes entités représentées sous forme de pavés dans l'organigramme seront simplement disposées et organisées différemment ; - les deux seules fiches de poste qui seront publiées sont celle du nouveau sous-directeur de l'encadrement supérieur et de l'appui au changement et celle du nouveau chef du bureau de l'encadrement supérieur culturel, social, de l'enfance et de la santé ; - les contractuels cadres supérieurs continueront d'être gérés par le Bureau des personnels administratifs, culturels et non titulaires (qui gère également les catégories B et C) jusqu'à l'application à la Ville de Paris de la nouvelle loi sur les agents contractuels. Après l'application de cette loi à la Ville, les contractuels cadres supérieurs en CDD ou en CDI seront gérés par l'un des deux bureaux de l'encadrement supérieur.

L'UNSA estime que la question fondamentale du suivi personnalisé des cadres dans leur parcours professionnel (évoquée de façon régulière depuis plus de trente ans par les différents Maire de Paris mais que ni Jacques Chirac, ni Jean Tiberi, ni Bertrand Delanoë n'ont pu ou n'ont voulu mettre en place) ne sera pas réglée par l'actuelle réforme de la DRH, dans la mesure où celle-ci mélange les fonctions de gestion (toujours très lourdes) avec l'organisation d'un véritable suivi personnalisé des cadres.  L'UNSA craint fortement que le nouveau bureau de l'encadrement supérieur administratif et technique, même allégé de la gestion de certains corps, ne soit ainsi pas  en mesure d'assurer un suivi fin de la carrière des agents et de leur mobilité interne ou externe. De même, l'UNSA estime que ni RH 21, ni FMCR, ne peuvent rendre opérationnels la mise en place et l'actualisation des viviers professionnels qui commandent le suivi personnalisé du parcours des cadres. Sans être sensiblement renforcé, le nouveau Bureau de l'encadrement supérieur administratif et technique ne sera pas en mesure de changer l'état actuel des choses.

À cet égard, l'UNSA rappelle ses doutes - aujourd'hui non dissipés - sur la création de l'Université des Cadres, structure que notre organisation syndicale a jugé floue, théorique, et éloignée des réalités lors de sa mise en place. L'Université des Cadres avait d'ailleurs succédé à la Mission “parcours professionnel des cadres” qui n'avait conduit à aucune réalisation concrète. L'UNSA rappelle d'ailleurs que l'Université des Cadres n'est qu'une structure de réflexion et n'est en aucune manière chargée d'une tâche de gestion collective ou individuelle des cadres (qui incombe et incombera toujours au Bureau de l'encadrement supérieur administratif et technique).

À la différence de ce qui se pratique dans le secteur privé, les parcours professionnels des cadres ne sont pas suivis dans les administrations parisiennes et il n'existe toujours pas de suivi personnalisé des carrières, que ce soit au niveau des entretiens, des notations, des mutations et des affectations. Cette absence de suivi des parcours professionnels ne permet donc pas de cibler une demande particulière émanant d'une Direction ou des cadres eux-mêmes.

Photo  :   © Sewitsforyou (sous licence Creative Commons)