Publié le 22 juillet 2011
Sénatoriales : crise à l’UMP Paris - PDF

Sénatoriales : crise à l’UMP Paris Pierre Charon, ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy à l'Élysée, a annoncé hier soir jeudi 21 juillet dans un courrier aux grands électeurs qu'il présenterait pour les élections sénatoriales à Paris une liste autonome par rapport à celle de l'UMP. Il revendique le soutien de « 174 grands électeurs », ce qui « suffit d'ores et déjà à obtenir un siège au Sénat ». Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris, a « condamné avec fermeté » immédiatement cette liste dissidente et évoqué des menaces d'exclusion. La crise qui couvait au sein de la Droite parisienne a éclaté hier jeudi 21 juillet en fin d'après-midi, suite à un flash de l'AFP annonçant le lancement par Pierre Charon d'une liste UMP dissidente pour les élections sénatoriales. Celles-ci se tiendront dans deux mois, le 25 septembre, pour le renouvellement de 165 sénateurs sur les 348 qui siégeront à la Haute Assemblée. Dans un courrier adressé aux grands électeurs, dont l'AFP a eu connaissance, l'ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy à l'Élysée annonce en effet qu'il présentera pour les sénatoriales une liste autonome de l'UMP. Dans cette lettre, Pierre Charon explique que son objectif est de « rassembler au-delà de l'UMP, du Nouveau Centre, des Radicaux et des Indépendants » et affirme qu'il n'a « cessé de servir les mêmes idéaux et d'être fidèle » à sa famille politique. « Cette famille, je ne l'ai jamais trahie. Je n'ai jamais rien fait qui soit susceptible de la faire perdre » ajoute-t-il. Pierre Charon rappelle aussi qu'il y a « six ans, il y avait trois listes de la Droite et du Centre et nous avons obtenu cinq sièges de sénateurs ». « Le recul que nous avons enregistré depuis aux élections municipales et régionales ne nous permet plus que d'en espérer quatre. Arithmétiquement, ces quatre sièges sont assurés. La liste que nous proposons ne fait donc courir aucun risque au Président du Sénat Gérard Larcher » explique-t-il également. Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris, a immédiatement réagi en condamnant « avec fermeté » cette liste dissidente et prévenant que toutes celles et tous ceux qui  la soutiendraient s'exposeraient « à un risque d'exclusion ». M. Goujon a rappelé dans une déclaration à l'AFP que la commission nationale d'investiture de l'UMP s'était « prononcée à l'unanimité en faveur de la liste conduite par la ministre des sports Chantal Jouanno ». Il a également souligné que cette liste avait fait l'objet d'un arbitrage à l'Élysée « en présence de Nicolas Sarkozy, du Premier ministre François Fillon, ainsi que du Secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé ». La liste de Pierre Charon fait « courir à la majorité présidentielle la perte d'un ou de deux sièges de sénateurs à Paris et, par là-même, cette même majorité au Sénat » a également estimé Philippe Goujon. Le scrutin du 25 septembre s'annonce en effet serré et la Gauche espère remporter la majorité au Sénat, ce qui serait une première. La crise qui secoue actuellement l'UMP Paris s'explique notamment par une rivalité exacerbée entre Rachida Dati et François Fillon afin de savoir laquelle de ces deux personnalités sera investie pour représenter l'UMP dans la 2e circonscription de Paris (totalité du 5e arrondissement et quasi-totalité des 6e et 7e arrondissements) lors des élections législatives du printemps 2012. La question de la personnalité chargée de représenter la Droite parisienne lors des élections municipales de 2014 s'inscrit également dans cette crise.

Photo :  © Jean-louis Zimmermman  –  Creative Commons