Quand les chariots prenaient la poudre d’escampette…
Symbole de la société de consommation, dans sa cage en métal ou en plastique, le chariot de supermarché transporte l’abondance.
Enchaîné la nuit à ses compagnons dans un alignement parfait, le voici, dès le lever du jour et l'ouverture des portes du magasin, contraint de supporter des charges qu'un âne chargé comme un mulet corse enverrait voler d'un coup de sabot.
Monté sur quatre roues, sa durée de vie moyenne est de sept ans. Sept ans, c'est peu, mais au terme de cette courte existence, il aura parcouru plus de 28 000 km et transportés plusieurs milliers de fois son poids.
Parfois, il lui arrive d’avoir la bougeotte et de prendre la poudre d’escampette pour finir sa vie à errer en pied d’immeuble ou dans les eaux d’un lac ou d’une rivière.
A Créteil, pour arrêter de faire la chasse aux fuyards une chaine de supermarchés a décidé de prendre le taureau par les cornes.
L’enseigne Carrefour a trouvé la solution. Depuis quelques semaines, le leader de la grande distribution a équipé le parc de son magasin de Créteil Soleil d’une boucle connectée qui empêche les chariots de sortir des parkings du centre commercial. Rien de visible en apparence. Mais comme pour une tondeuse connectée, si jamais ils franchissent les limites du périmètre défini, un câble électrique placé sous terre les détecte et leurs roues se bloquent.
Devant les bons résultats ce nouveau système se répand. Le magasin de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) vient d’y passer, tout comme celui de Paris Auteuil (XVIe). Ceux de Charenton (Val-de-Marne) à Bercy 2, Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) s’y mettent également. Au total, une quinzaine de supermarchés sur la cinquantaine de la région en sont dotés, comme c’est également le cas dans d’autres grandes agglomérations comme Bordeaux, Marseille, Lille, Nantes etc…