Publié le 19 octobre 2021
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Crise logistique mondiale : encore un long chemin…

La majorité des produits manufacturés consommés en Europe et aux Etats Unis étant fabriqués en Asie, la reprise économique mondiale provoque des bouchons à tous les étages, dans le transport maritime, routier, ou la manutention portuaire.

Depuis des mois, les chaînes logistiques mondiales sont à flux tendus avec des navires à l'ancre au large, des ports qui attendent une semaine pour décharger leur marchandise, des prix du transport multipliés par 5 depuis dix-huit mois, voire par 10 sur certaines routes maritimes, des conteneurs vides qui s'empilent dans les ports en attendant un navire pour les rapatrier en Asie. Des industriels ratent des ventes faute de matières premières ou de composants.

Les transporteurs et leurs clients sont impuissants.

Tout client (distributeur, industriel…) doit prévoir 4 à 6 semaines simplement pour réserver ses capacités en conteneurs, puis composer avec d'importants retards pour le transport (une bonne semaine de perdue sur l'axe Asie-Europe, qui prend habituellement environ 85 jours), et les redoutables majorations tarifaires imposées aux affréteurs indexées sur le temps d'attente dans les ports. Le tout en payant 15.000 dollars pour acheminer un conteneur de 40 pieds (taille la plus utilisée) entre la Chine et l'Europe, contre 2 000 dollars avant la crise.

L’ajout de nouveaux navires ne réglera pas la situation puisque beaucoup de terminaux portuaires sont très engorgés par un manque criant de salariés dans le secteur du transport routier et de la manutention portuaire (opérateurs portuaires, caristes, etc).

Les conteneurs s’entassent, les pleins déchargés ne quittent que très lentement la zone portuaire, les vides en attente de chargement sur les navires provoquent un engorgement des ports occidentaux mais font défaut sur les terminaux chinois.

Pour pallier ce manque, la Chine produit actuellement 96% des conteneurs standard, 100 % des réfrigérés et 90% des citernes, les usines de production de conteneurs tournent à plein régimes, les délais de livraison s’allongent et les prix flambent. Cependant, le risque d'assister à une offre excédentaire, une fois la pandémie terminée, n’est pas négligeable.

Tous ces retards et augmentations vont obligatoirement renchérir le prix de vente en magasin des produits importés dont certains risquent de manquer au moment des fêtes de fin d’année, d’autant que les problèmes devraient persister durant une grande partie de 2022.

Michel-Edouard Leclerc s’est inquiété de cette soudaine inflation des tarifs, et de ses répercussions pour les prix de détail des magasins au moment où se tiennent les négociations annuelles avec les fournisseurs de la grande distribution. Il a d’ailleurs demandé une mission d’enquête parlementaire à ce sujet.