Publié le 1 juin 2011
Sarkozy et les cadres A : rien ne va plus ! - PDF

Sarkozy et les cadres A : rien ne va plus !

Selon un sondage de l'IFOP réalisé pour la revue Acteurs Publics, “défiance” et “mépris” sont les deux termes qui qualifient le mieux, pour les fonctionnaires de catégorie A, les rapports entre le Président de la République et les cadres A du secteur public. La “confiance” et le “respect” recueillent pour leur part 4 % d'assentiment et la “reconnaissance” seulement 2 %. 72 % des cadres A estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées depuis l'élection de Nicolas Sarkozy et 90 % jugent que la promesse du chef de l'État formulée au début de son mandat “moins de fonctionnaires, mieux payés, avec de meilleures perspectives de carrière” n'a pas été tenue.

Au total, 56 % des cadres A de la Fonction publique, déclarent éprouver de la “défiance” à l'égard du chef de l'État et 55 % du “mépris” (chiffres extrêmement élevés pour des appréciations aussi négatives). Sans surprise, les fonctionnaires de droite se montrent un peu plus modérés à l'égard de Nicolas Sarkozy (45 % d'entre eux éprouvant tout de même de la “défiance” à l'égard du Président de la République et 34 % du “mépris”), tandis que les fonctionnaires de gauche sont les plus virulents (75 % d'entre eux parlent de “mépris” et 63 % de “défiance”). Ce sont les cadres A de la Fonction publique hospitalière qui se montrent les plus négatifs à l'égard de Nicolas Sarkozy, les termes “défiance” et “mépris” atteignant chez eux des sommets (respectivement 69 % et 70 %, contre 53 % pour les deux termes chez les cadres A de l'État et respectivement 68 % et 57 % pour les cadres de la Territoriale).

La perception de l'évolution des différents aspects de leur vie professionnelle depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy explique en grande partie ces appréciations négatives. Pour près des trois quarts des cadres interrogés, les conditions de travail des agents de catégorie A de la Fonction publique se sont dégradées (72 %), proportion qui passe à 77 % dans la Fonction publique territoriale et à 90 % dans l'hospitalière.

Sur la question de la mobilité, les jugements sont également très sévères, une majorité relative (41 %) constatant une dégradation de la situation.

Au début de son quinquennat,  Nicolas Sarkozy s'adressait aux agents de la Fonction publique en leur promettant « moins de fonctionnaires, mieux payés, avec de meilleures perspectives de carrière ». Quatre ans plus tard, 90 % des cadres A estiment que cette promesse n'a pas été tenue (29 % de “non, plutôt pas” et 61 % de “non, pas du tout”).

Un autre élément participe aussi à ce climat délétère. 55 % des cadres A estiment en effet que les nominations des hauts fonctionnaires par le Président de la République sont “plus politiques” que par le passé, 36 % estimant qu'elles le sont tout autant. Ce jugement – c'est à noter – est partagé par les sympathisants de droite à hauteur de 53 %.

Photo : © SpreePIX –  Creative Commons