Scrutin du 4 décembre : premiers commentaires
[ dernière mise à jour : mardi 9 décembre 2014 - 13 : 20 ]. Les élections qui viennent de se tenir le 4 décembre permettent de dégager deux points forts au niveau du Comité Technique Central (CTC) et des Comités Techniques des Directions : une abstention se situant à un niveau très élevé ; un véritable enracinement de l'UNSA dans l'ensemble des services de la Mairie et des administrations parisiennes, notre organisation syndicale confortant par ailleurs sa place de 2e syndicat de la Ville.
Une abstention record dans les CT
En ce qui concerne le CTC, le nombre total de votants (physiquement dans le centre où s'est tenu le scrutin et par correspondance) est de 23 670 sur 61 277 inscrits, soit une participation au scrutin de 38,63 % (et, partant, une abstention de 61,37 %). La situation est encore pire pour les CT des Directions puisque 23 351 agents ont voté dans l'ensemble des CT pour 62 051 inscrits (soit une participation de 37,63 % et une abstention de 62,37 %). Les syndicats parisiens – et c'est bien normal – publient chacun des communiqués de victoire. Mais ces textes toniques ne doivent pas occulter des chiffres terribles : au Comité Technique Central (Ville et Département), le premier syndicat de la Ville, la CGT, ne représentera que 11, 52 % des inscrits, le deuxième syndicat, l'UNSA, 8,05 %, et le troisième, la CFDT, 4,71 % ! “ No comment ” a-t-on envie d'écrire... La situation est heureusement meilleure dans les CAP, où le taux de participation est de 45,25 %. Il était de 48,72 % en 2009 et de 51,05 % en 2005. Désintérêt des agents pour des instances (CTC et CT des Directions) qu'ils doivent élire pour la première fois directement et dont ils ne voient pas clairement le rôle ? Information insuffisante de la part de l'administration et des syndicats sur l'activité des Comités techniques (anciennement paritaires) des Directions municipales et du Comité technique (également anciennement paritaire) Central de la Ville et du Département de Paris ? Rôle des CAP mieux connu dans la mesure où ces instances ont une incidence directe sur la carrière des agents et leurs promotions ? Tout cela a joué sans doute, mais on peut malgré tout noter que la participation dans les Comités techniques des trois versants de la Fonction publique se situe à un niveau beaucoup plus élevé que ceux enregistrés à la Ville (52,3 % à l'État ; 54,5 % dans la Territoriale ; 51,2 % dans l'Hospitalière). Il existe donc un problème spécifiquement parisien et il est impératif que l'Exécutif comme les syndicats tentent de le cerner, de le comprendre et d'y trouver un remède.
L'UNSA, deuxième syndicat de la Ville
Chaque syndicat représentatif de la Ville (CFDT, CFTC, CGT, FO, SUPAP-FSU, UCP et UNSA) obtient au moins un siège au Comité Technique Central. Avec un score de 6,86 %, la CFTC échappe de peu à l'élimination (le minimum de voix nécessaire pour obtenir un siège au CTC étant de 6,66 %). SUD connaît une progression spectaculaire en nombre de voix (925 contre 174 en 2009 et 218 en 2005) mais n'obtient qu'un peu moins de 4 % des suffrages exprimés.
L'UNSA, avec 4 933 voix, conforte sa position de 2e syndicat de la Ville, la CGT conservant sa première place avec 7 062 voix et la CFDT sa troisième place avec 2 887 voix. Les écarts se resserrent ensuite, FO obtenant 2 271 suffrages, l'UCP 1 808, le SUPAP-FSU 1 687 et la CFTC 1 588.
L'analyse ci-dessous montre également le véritable enracinement de l'UNSA à la Ville de Paris et ses satellites. L'UNSA (qui était l'un des deux syndicats seuls capables de présenter des listes de candidates et de candidats dans toutes les Directions municipales) arrive en effet en tête au niveau des voix dans 8 Directions (alors que la CGT arrive en tête dans 5 Directions, l'UCP dans 3 Directions, la CFDT dans 2 Directions, la CFTC dans 1 Direction, FO dans 1 Direction et le SUPAP-FSU dans 1 Direction). Ces 8 Directions sont très diverses (DASCO, DDEEES, DEVE, DFA, DILT, DPP, DRH, et Secrétariat Général / DAJ). La largeur de cet éventail illustre très bien l'ampleur et la profondeur de l'implantation de l'UNSA à la Mairie de Paris qui, contrairement à d'autres organisations syndicales, ne se contente pas d'être forte dans un nombre très limité de bastions.
> Lire en page 2 tous les résultats pour chacun des CT des Directions de la Ville.
Les chiffres des CT, syndicat par syndicat
L'UNSA, comme l'UCP, a présenté une liste dans tous les CT des Directions (21 listes au total). Elle arrive en tête dans 9 Directions au niveau des suffrages obtenus (voir ci-dessus). Elle obtient ses meilleurs résultats au SG / DAG (53,61 % des voix), au Cabinet de la Maire / Inspection Générale (37,61 %) et à la DFA (34,23 %). Son succès est notable dans cette dernière Direction où elle obtient 3 sièges sur 6 (la CFDT, la CFTC et l'UCP y obtenant chacune un siège). L'UNSA enregistre ses plus mauvais scores à la DJS (4,31 %), la DPA ( (9,53 %) et la DICOM (11,11 %) Elle connaît un résultat inférieur à 10 % des suffrages exprimés dans 2 Directions : la DJS et la DPA.
La CFDT a présenté des listes dans 16 CT de Direction (sur les 21 que compte la Mairie). Elle arrive en tête dans 2 Directions du point de vue du nombre de voix : la DAC et la DASES. Elle obtient ses meilleurs résultats à la DRH (22,60 %), où l'UNSA arrive en tête), à la DAC (21,66 %) et à la DASES (20,42 %). Elle enregistre ses plus mauvais scores à la DPE (6,64 %), à la DEVE (8,28 %) et à la DPA (8,75 %). La CFDT connaît un résultat inférieur à 10 % des suffrages exprimés dans 5 Directions : la DASCO, la DEVE, la DPA, la DPE et la DVD.