Publié le 14 juin 2016
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Violence faite aux cadres : fini le non-dit

Il est une violence dont on parle peu, une violence larvée, et souvent déniée : la violence faite aux cadres. La banalisation de cette réalité et l’absence de soutien de leur hiérarchie ne les incitait pas, naguère, à s’exprimer. Fort heureusement, une évolution voit le jour, la libération de la parole va de pair avec l’engagement de la hiérarchie à tous les niveaux.

Nous avons par le passé dénoncé des faits de violence envers les cadres, visés par des attaques verbales graves et des menaces sur leur intégrité physique, en raison de leur appartenance à un corps de catégorie A et par là-même amenés à prendre des décisions aussi bien dans l’intérêt du service que dans l’intérêt des personnels.

De nouveau, des témoignages nous parviennent de violences exercées par certains délégués syndicaux envers les cadres d’un service technique qui font l’objet de propos calomnieux. Le syndicat en question, dont nous tairons le nom par égard envers les délégués et syndiqués qui ne cautionnent pas de tels faits, n’a pas hésité à déposer un préavis de grève citant nominativement des cadres ou les désignant précisément par leur fonction, ce qui ne laisse aucun doute sur leur identité. Dans ce préavis, il est même exigé le déplacement de certains des cadres incriminés.

Le lieu de travail n’est pas un champ de bataille

Face à de tels agissements, l’UNSA attachés se positionne fermement : ces comportements sont inadmissibles. L’usage de la violence, même verbale, n’est pas libérateur et ne se justifie jamais. Nous apportons notre entier soutien à nos collègues qui continuent néanmoins à assurer leur mission de service public malgré les difficultés qu’ils rencontrent à travailler au quotidien avec des personnes qui les menacent et les insultent, empêchant par là même tout dialogue et entravant le fonctionnement normal du service. L’action syndicale doit être réfléchie et surtout ne pas être utilisée afin de régler des comptes personnels.  Sa crédibilité en dépend.

Le soutien de la chaine hiérarchique, rempart contre la violence

Les personnels, dans leur grande majorité, ne s’y sont pas trompés : tous grades confondus, ils ont dénoncé les comportements menaçants et irrespectueux de certains délégués syndicaux envers les cadres. Ce soutien de toute la chaine hiérarchique est essentiel pour nos collègues. En effet, chef de service, directeur adjoint et directeur général se sont positionnés en soutenant clairement le chef de division mis en cause, mais aussi les autres membres du comité de direction. Nous souhaitons y voir le signe précurseur d’un changement plus général qui s’inscrit dans les dispositifs mis en place par la Ville (rappel des principes de laïcité et de neutralité, égalité femme-homme, lutte contre les discriminations). Cette évolution doit permettre aux cadres en difficulté de s’exprimer et éviter la banalisation de toute forme de violence.