Publié le 17 mai 2016
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Plan de déplacements des administrations parisiennes : un enjeu social pour les agents

Une réunion dédiée au nouveau plan de déplacements des administrations parisiennes (PDAP) s’est tenue le 10 mai 2016 au secrétariat général afin de présenter aux organisations syndicales le bilan du précédent PDAP et les premières pistes d’action. Ce plan concerne les déplacements des agents de la collectivité, qu'il s'agisse des trajets domicile-travail ou des trajets effectués dans le cadre professionnel. Il s'agit bien d'un enjeu social important au regard de la pénibilité subie au quotidien.

Double objectif du PPDA : double affichage

À travers le PPDA, la Ville affiche un double objectif : améliorer le bien-être des agents et souscrire à l’engagement pris dans le cadre du plan climat énergie de Paris. Pour y répondre, 12 actions ont été engagées dans le cadre du premier Plan (2011-2016). Et c’est bien d’affichage qu’il s’agit tant la Ville souhaite mettre en avant l’exemplarité de ses actions sur les transports afin de baisser les émissions de gaz à effet de serre et réduire la consommation de carburants de sa flotte (par ailleurs les terrasses des cafés continuent de réchauffer inutilement l’atmosphère parisienne). En revanche, le bilan en demi-teinte de ce premier plan montre bien que les actions en faveur de l’amélioration des déplacements domicile-travail n’ont pas été à la mesure des forts besoins exprimés par les agents. Quant au bilan des actions en faveur des déplacements professionnels, il souffre d’un déficit de cohérence des actions et de leur suivi. Il n’est pas étonnant que le bilan global fasse apparaitre une faible appropriation générale de ce PDAP 1. Il est en effet difficile pour un agent de se sentir impliqué quand les solutions proposées trouvent si peu de résonance dans la pratique.

Madame La Maire, avez-vous des réponses ?

Le PDAP 2 (2016-2021) s’appuie sur les propositions recueillies lors de la consultation « Madame la Maire, j’ai une idée » lancée en début d’année 2016 et qui sont regroupées sous deux rubriques : aménagement du temps de travail et mobilités alternatives. Cette consultation a suscité environ 10.000 réponses conduisant aux analyses suivantes. De vraies avancées, comme le télétravail, la semaine de 4 jours ou l’encadrement de l’usage des véhicules de service, ne doivent pas masquer le manque de solutions concrètes face au vrai souci de nombreux agents. En effet les résultats de l’enquête démontrent clairement, s’il en était besoin,  que l’éloignement domicile-travail impacte la qualité de vie des agents. Le bureau de recherche qui a réalisé l’enquête note que l’éloignement géographique (56.% des agents consultés vivent en première et seconde couronne) résulte en grande partie d’un « choix de vie ». Curieuse analyse, qui ne relève que de la langue de bois et d’une volonté d’affichage de la Ville ; d'autant que l'on sait bien que ce sont les agents des catégories B et C qui sont en moyenne les plus éloignés de leur travail par seule nécessité économique.

Il est proposé de pallier l’éloignement domicile-travail par « une meilleure prise en compte des déplacements dans les affectations de poste et les demandes de mutation ». Belle idée quand les déménagements de directions et services éloignent de plus en plus les agents des grands axes de transport  et de l’hôtel de Ville.

On imagine aisément qu’une petite annonce du genre « échange poste d’UGD Zac Bédier contre poste d’UGD sur axe Hôtel de Ville/gare de Lyon » risque de rester longtemps orpheline.

On peut s’interroger sur le recours à un organisme extérieur (dont on ne connait pas le coût) alors même que la Ville dispose de données précises (pour l’ensemble des agents et non un échantillon restreint) résultant du bilan social et du système de paye, s’agissant notamment des lieux de résidence personnelle et administrative induisant les trajets domicile-travail.

> télécharger le document présenté le 10 mai (version projet) et l’analyse de l’enquête de mobilité