La réforme des Circonscriptions des affaires scolaires et de la petite enfance a ceci de particulier que le mystère qui l'entoure s'épaissit au fur et à mesure que le projet avance. Après le faux départ de l'automne (les sections “Équipement” et “Approvisionnement” devaient être fusionnées et des postes de cadre A supprimés), la DASCO et la DPFE se sont lancées dans une aventure où il est plus fait appel à l'imaginaire qu'à un examen rationnel d'éléments concrets. L'inquiétude des personnels concernés grandit de jour en jour.
Qui a dit : « toute réorganisation doit être préparée en amont et en association avec les agents, de telle manière que les personnels puissent s’approprier la réforme » ? Réponse : Anne Hidalgo, nouvelle Maire de Paris, le 11 avril 2014 (soit six jours après son élection) devant les représentants syndicaux de la Ville.
> Lire : Anne Hidalgo; première rencontre syndicale
Hélas ! Tel le messager de l'Empereur qui, perdu dans un dédale de couloirs puis dans un labyrinthe de ruelles, ne parviendra jamais à porter la lettre de son souverain à un habitant de la gigantesque métropole entourant le Palais dans l'une des nouvelles de Kafka, la directive de la Maire de Paris s'est peut-être égarée pour toujours pour les responsables de son administration comme le prouve – une fois encore – la façon dont la réforme des CASPE est engagée.
Exemples :
> les différentes réunions dites d'information ont été ressenties de façon quasi-unanime comme étant inutiles car elles n'ont apporté aucun élément concret sur les futures conditions de travail des agents.
> le but et les raisons de la réforme ne sont pas clairement exposés : s'agit-il de rendre les services déconcentrés de la DASCO et de la DFPE plus efficaces, et si oui, par quels moyens ?
> on assiste actuellement à une multiplication des projets d'organigramme qui ajoute au sentiment de confusion.
> l'un des responsables de la DASCO a assuré lors de la réunion de présentation du 11 mars que les syndicats « avaient bien compris » la réforme et étaient « très satisfaits » de la méthode adoptée. Allégations particulièrement audacieuses, voire surréalistes, lorsque l'on sait qu'aucune des organisations syndicales, réunies la veille par le Secrétaire Général de la Mairie de Paris, ne s'est en réalité prononcée en faveur ou contre le projet, pour la bonne raison qu'aucun élément concret concernant la réforme des CASPE ne leur a été présenté ! À noter par ailleurs que le SG de la Ville ignorait tout du départ raté de la réforme à l'automne dernier (fusion des sections “Équipement” et “Approvisionnement” avec suppressions de postes de catégorie A) et a appris cette embardée lors de la réunion du 11 mars...
> Lire : DASCO déconcentrée, rien ne va plus !
> les groupes de travail en cours concernant les CASPE sont perçus comme des trompe-l'œil par les personnels. Le ressenti général est que l'ensemble de la réforme a été arrêté dès l'origine, que la consultation des agents est factice et ajoute actuellement par sa confusion à l'inquiétude générale, et que le but ultime de la restructuration des Circonscriptions est de réduire le nombre de postes. Selon nos informations, en effet, la DASCO devrait rendre une quarantaine de postes de catégorie A et B, dont 30 dans les Circonscriptions des affaires scolaires et de la petite enfance (CASPE) et les Circonscriptions des affaires scolaires appelées à devenir des CASPE (c'est-à-dire englobant prochainement un pôle “petite enfance” chargé de la gestion des crèches).
“ Les jeux sont faits ” dit en réalité l'administration en espérant que les personnels resteront passifs.
Rien ne va (vraiment) plus !