La création de la Métropole du Grand Paris, prévue pour le 1er janvier 2016, ajoute un nouvel élément à un ensemble déjà fort complexe composé actuellement de la Société du Grand Paris, de Paris Métropole, de l'Atelier international du Grand Paris et des communautés d'agglomération (Plaine Commune, Est Ensemble et Grand Paris Seine Ouest). Deux projets importants - le transport et le logement - constituent pour le moment l'armature de ce qu'il faut bien appeler une usine à gaz, par définition peu compréhensible et difficile à gouverner.
Si l'on veut simplifier sans trop le caricaturer le projet du Grand Paris, lancé par Nicolas Sarkozy le 17 septembre 2007 lors du discours d'inauguration de la Cité de l'architecture et du patrimoine et portant initialement pour l'ancien Président sur les domaines urbanistique et paysager, il est possible d'écrire que la Droite a agi dans le domaine des transports et que la Gauche entend à l'heure actuelle faire porter ses efforts sur le logement. Sur ces deux axes principaux se greffent une kyrielle de projets (pôles économiques, pôles culturels, pôles universitaires) en cours de réalisation plus ou moins avancée.
Société du Grand Paris (métro automatique) et Métropole du Grand Paris (logement)
Alors que le domaine des transports a été marqué par la création de la Société du Grand Paris chargée de la réalisation d'un métro automatique autour de la Capitale (Grand Paris Express), la sphère du logement semble devoir être prise en charge par la Métropole du Grand Paris, projet d'intercommunalité regroupant les communes de Paris, les trois départements de la Petite Couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) et les communes franciliennes appartenant à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) et comprenant au moins une commune de la Petite Couronne. L'établissement public d'aménagement La Défense Seine-Arche serait également supprimé et fusionné avec le nouvel ensemble.
La Métropole du Grand Paris devrait être créée le 1er janvier 2016, l'Assemblée Nationale ayant adopté ce projet le 19 juillet 2013. Elle aurait autorité en matière de logement (financement et schéma directeur), d'aménagement et d'environnement. Le Conseil Régional aurait toujours compétence sur le développement économique et la Société du Grand Paris continuerait de piloter la question des transports.
Le projet du Grand Paris avance donc sous ses multiples facettes, mais reste soumis à d'importantes vicissitudes politiques (avec, comme dernier exemple, le rejet par le Sénat en juin dernier de la création d'un syndicat mixte centré sur la question du logement au niveau de la Métropole) et au morcellement du pouvoir en Île-de-France. Ce dernier point est sans doute le plus difficile à régler, l'efficacité et la lisibilité du Grand Paris rendant pourtant nécessaire dans l'avenir la création d'un exécutif unique.