Publié le 15 décembre 2015
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IDF : comment Valérie Pécresse l’a emporté

La reconquête de la région Île-de-France par la droite est l'un des points marquants des élections régionales qui viennent de se tenir. La participation beaucoup plus forte au 2e tour a très nettement bénéficié en Île-de-France à la liste LR.-.UDI.-.Modem. Elle a également apporté aux listes fusionnées PS.-.PRG.-.EELV.-.FG des gains très importants en points de pourcentage, la gauche faisant d'un tour à l'autre le plein de ses voix et même au-delà. Elle a par contre nuit au FN. La droite est majoritaire dans 5 départements et la gauche dans 3. 

Valérie Pécresse a atteint son but : devenir la présidente de la région Île-de-France. Au journaliste de BFMTV qui lui demandait au moment de la proclamation des résultats comment elle avait procédé pour ce faire, la candidate de la droite a déclaré de façon aussi enthousiaste que lapidaire : «.Le travail ! Le travail ! Le travail ! L'équipe ! L'équipe ! L'équipe !.». Il est vrai que Mme Pécresse a effectué depuis 2012 un important travail de terrain dans l'ensemble de la région.

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Au niveau des résultats, la liste conduite par Valérie Pécresse gagne 314.537 voix par rapport au 2e tour de 2010 tandis que celle conduite par Claude Bartolone en perd 151.820 (.par rapport à liste conduite par Jean-Paul Huchon au printemps 2010.). Le Front National gagne quant à lui 253.066 voix entre 2010 et 2015, avec une perte de 59.116 voix entre les deux tours de 2015.

La droite est majoritaire dans 5 départements : l'Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-et-Marne, le Val d'Oise et les Yvelines. La gauche est majoritaire dans 3 départements : Paris, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. La droite obtient la majorité absolue des suffrages exprimés dans deux départements : les Hauts-de-Seine (.52,17.%, avec une pointe de 83,34.% à Neuilly-sur-Seine, ville natale de Valérie Pécresse.) et les Yvelines (.51,49.%.). La gauche obtient la majorité absolue dans un département : la Seine-Saint-Denis (.52,40.% des suffrages exprimés.). Le scrutin a été extrêmement serré dans l'Essonne, où la droite l'emporte avec 30 voix de plus que la liste de gauche sur 419.548 suffrages exprimés et le Val d'Oise, où la liste LR.-.UDI.-.Modem l'emporte avec 371 voix de plus que la liste PS.-.PRG.-.EELV.-.FG sur 356.588 suffrages exprimés.

La hausse de la participation a profité à la droite

Au niveau de la région, la participation augmente entre les deux tours de 8,56 %. Elle atteint même 9,03.% en Seine-Saint-Denis, les autres départements tournant en pourcentage autour de la moyenne régionale.

En terme de pourcentage des suffrages exprimés, la droite progresse de façon très sensible entre les deux tours : +.17,02.% dans l'Essonne, +.12,53.% dans les Hauts-de-Seine, +.11,33.% à Paris, +.14,4.% en Seine-et-Marne, +.11,05.% en Seine-Saint-Denis, +.13,06.% dans le Val-de-Marne, +.14,37.% dans le Val d'Oise, +.14,26.% dans les Yvelines. Cela est d'autant plus remarquable qu'aucune liste n'a fusionné pour le second tour avec la liste LR.-.UDI.-.Modem ni ne s'est officiellement prononcée en sa faveur. Valérie Pécresse était donc loin d'avoir  fait le plein de ses voix au 1er tour.

Si l'on additionne pour le 2e tour les pourcentages des suffrages exprimés au 1er tour par les listes PS, PRG, EELV et FG (.qui ont fusionné pour le 2e tour.), on constate que la gauche fait le plein des voix dans la mesure où le pourcentage de suffrages qu'elle obtient au 2e tour est partout supérieur au total des pourcentages remportés par les listes PS.-.PRG.+.EELV.+.FG au 1er tour. Ainsi, la comparaison entre le total théorique des listes de gauche fusionnées par rapport aux suffrages exprimés recueillis effectivement au second tour fait apparaître les plus suivants en points de pourcentage : +.4,28.% dans l'Essonne, +.2,43.% dans les Hauts-de-Seine, +.0,49.% à Paris, +.2,71.% en Seine-et-Marne, +.8,06.% en Seine-Saint-Denis, +.2,11.% dans le Val de Marne, +.3,38.% dans le Val d'Oise, +.1,83.% dans les Yvelines. D'un tour à l'autre, les progrès de la gauche sont souvent plus importants que ceux de la droite : +.17,02.% dans l'Essonne, +.15,52.% dans les Hauts-de-Seine, +.14,11.% en Seine-et-Marne, +.22,82.% en Seine-Saint-Denis, +.20,92.% dans le Val-de-Marne, +.16,39.% dans le Val-d'Oise, +.12,89.% dans les Yvelines.

Ils n'empêchent cependant pas au final la victoire de la liste de Valérie Pécresse par 60.143 voix d'avance sur la liste de Claude Bartolone (.sur 3.719.712 suffrages exprimés.) soit en pourcentage un plus de 3,83 % pour la droite par rapport aux listes fusionnées de la gauche.

La participation plus importante du 2e tour a ainsi profité à la droite, ce qui permet à Valérie Pécresse de l'emporter alors que Claude Bartolone était majoritaire arithmétiquement à l'issue du 1er tour via l'addition des pourcentages obtenus par les listes PS.-PRG, EELV et FG.

Le recul du Front National aussi

On note également une baisse sensible en pourcentage des suffrages obtenus par le Front National entre les deux tours : -.3,79.% dans l'Essonne, -.3,76.% dans les Hauts-de-Seine, -.3,56.% à Paris, -.4,2.% en Seine-et-Marne (.où le FN passe de la 1ère à la 3e place.), -.5,29.% en Seine-Saint-Denis,  -.4,2.% dans le Val-de-Marne, -.5,7.% dans le Val d'Oise, -.4,95.% dans les Yvelines. Il est probable que l'essentiel de ces voix se sont reportées au 2e tour sur les listes LR.-.UDI.-.Modem au nom du vote utile.

Il est également probable que les voix obtenues par les listes “.Debout la France.” aient suivi le même chemin, bien que Nicolas Dupont-Aignan ait refusé de fusionner ses listes avec celles de la droite ou de donner une consigne de vote. En Essonne notamment, où la liste “.Debout la France.” avait obtenu au premier tour 13,22.% des suffrages exprimés, il n'est pas interdit de penser qu'un bon report des voix en faveur de la liste LR.-.UDI.-.Modem a permis la victoire à l'arraché de la droite dans ce département. Ailleurs, le pourcentage moyen obtenu par le parti de Nicolas Dupont-Aignan se situait à 5,81.%.

Photo  :  © Fondapol  –  Flickr  ( sous contrat Creative Commons )