Publié le 14 mars 2017
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Égalité femmes/hommes : une trop lente progression

Comme chaque année, la Journée internationale de la femme a été l’occasion de faire le bilan de la progression de l’égalité entre les femmes et les hommes.

A l’heure où chaque candidat à la présidentielle présente des propositions plus ou moins concrètes, essentiellement pour pallier les inégalités salariales, force est de constater que, malgré des évolutions notables, la parité est loin d’être établie, dans la fonction publique comme dans le privé.

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Écarts de rémunération : la fonction publique ne donne pas l’exemple

Dans son rapport remis le 8 mars au Premier ministre, la députée PS des Yvelines, Françoise Descamps-Crosnier, précise que les inégalités de paie et de déroulement de carrière dans la fonction publique ne sont que légèrement inférieures à celles du privé. En effet,  comme le relève l’AJDA (actualité juridique du droit administratif) dans son dossier  sur la rémunération des agents publics, paru le 27 février, le plafond de verre n’existe pas qu’en matière d’accès aux emplois supérieurs dans la fonction publique, alors même que 62.% des fonctionnaires (État, territoriale, hospitalière) sont des femmes. L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est d’un peu plus de 13 % dans le secteur public (contre 18,6 % dans le secteur privé) ;  en outre, cet écart se creuse avec l’âge : à la cinquantaine, il peut atteindre 20 % dans la catégorie A, 40 % dans la catégorie.B et 38 % dans la catégorie C. Le taux de primes, c’est-à-dire le rapport entre le montant des primes et celui de la rémunération indiciaire, est deux fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

Les femmes subissent un cumul d’inégalités

Plus diplômées que les hommes, les femmes intègrent néanmoins des filières moins bien rémunérées. En outre elles pâtissent de la prise en compte systématique de l’ancienneté pour l’avancement ; en effet, les interruptions de carrière, notamment à l’arrivée d’un enfant, retardent leurs promotions. On note, en outre, qu’à diplôme égal, les femmes ont 30 % de chance en moins d’accéder à un emploi cadre que les hommes. Le rapport pointe également une « culture de la présence », notamment dans les grandes collectivités, qui pénalise particulièrement les femmes. Un autre frein à l’égalité salariale et de carrière réside dans la valorisation exagérée de la mobilité géographique au détriment de la mobilité fonctionnelle. Il est intéressant de noter que si les femmes sont plus mobiles que les hommes avant 25 ans, l’écart s’inverse ensuite au profit de ces derniers. Enfin, les stéréotypes ont la vie dure : si la femme au foyer n’est plus un modèle dominant, l’idée que les femmes ont une appétence et une compétence particulières pour la parentalité (et les tâches domestiques qui en découlent !) est toujours assez répandue chez les hommes.

Des mesures correctrices à renforcer

Les employeurs publics sont certes déjà engagés dans des démarches de promotion de l’égalité professionnelle mais le gouvernement entend donner un coup d’accélérateur sur trois axes prioritaires : le développement d’une culture de l’égalité dans la fonction publique avec notamment la mise en place d’études régulières sur les déroulements de carrière et le renforcement de la transparence des procédures de sélection et d’évaluation des agents, la réduction des inégalités de parcours professionnels et la création d’un fonds destiné à recueillir les pénalités versées en cas de non-respect des obligations en matière d’équilibre de nominations dans l’encadrement supérieur, Le développement de la mixité des métiers et le déploiement des passerelles entre les fonctions publiques et les différentes filières.