Publié le 25 novembre 2014
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DASCO déconcentrée : rien ne va plus !

Anne Hidalgo l'avait précisé à juste titre lors de sa première rencontre avec les syndicats le 11 avril 2014 : toute réorganisation doit être préparée en amont et en association avec les agents de telle sorte que les personnels puissent s'approprier la réforme. Hélas ! L'administration parisienne continue d'ignorer superbement cette règle de base du management rappelée par la Maire dès sa prise de fonctions. Dernier exemple : la DASCO, qui taille à la hache dans ses services déconcentrés sans aucune concertation ni même information pour les attachés concernés.

L'administration de la Ville de Paris continue sur sa lancée, comme elle le fait depuis des décennies : imposer des réformes sans aucune concertation en amont, ni parfois même information des personnels concernés. Le résultat est connu : grincements de dents, incompréhension des agents, retards souvent importants dans la mise en place de la réforme, inquiétude des cadres impliqués, démotivation générale. Mais le passé ne vaut apparemment pas expérience pour les dirigeants du service public parisien, et la Direction des affaires scolaires (DASCO) montre de nouveau de façon confondante tout ce qu'il ne faut pas faire en matière de réorganisation.

De quoi s'agit-il ?

CAS et CASPE

La Direction des affaires scolaires possède depuis longtemps des services déconcentrés baptisés depuis 1992 “circonscriptions des affaires scolaires” et responsable de la gestion des bâtiments et des personnels affectés dans les écoles (personnels de service et animateurs). Plus récemment, la Direction de la famille et de la petite enfance a commencé d'utiliser ces structures déconcentrées existantes pour prendre en charge la gestion des crèches. Dans un certain nombre d'arrondissements, les circonscriptions des affaires scolaires (CAS) sont ainsi devenues les circonscriptions des affaires scolaires et de la petite enfance (CASPE).

Les CAS comprennent quatre sections : Équipement (appelée anciennement Bâtiments)  /  Logistique et approvisionnements  /  Ressources humaines  /  Action Éducative. Un pôle “Petite Enfance” s'ajoute à ces quatre sections dans les CASPE. Un conseiller (ou une conseillère) “Aménagement des rythmes éducatifs” exerce également ses fonctions dans les CAS et les CASPE.

Jusqu'à ce jour, la section “Équipement” est dirigée par un(e) attaché(e), tout comme la section “Ressources humaines” et le pôle “Petite Enfance” (dans les CASPE). La conseillère (ou le conseiller) “Aménagement des rythmes scolaires” est également un cadre A. La section “Logistique et approvisionnements” et la section “Action éducative” sont dirigées par un cadre B.

Une réforme menée de façon aussi curieuse que brutale

Mais - tout le monde le sait - les problèmes économiques sont là. Et la Mairie de Paris a décidé de réduire les effectifs de son administration. La DASCO est ainsi amenée à supprimer un certain nombre de postes de cadres A et a décidé de regrouper dans ses circonscriptions la section “Équipement” et la section “Logistique et approvisionnements” pour constituer une très grosse section qui sera confiée à un cadre B. L'attaché(e) chargé(e) de la section “Équipement” est invité(e) à dégager...

L'administration parisienne est habituée à procéder ainsi pour quasiment toutes ses réorganisations : à la hache. Mais là où la DASCO fait très fort, c'est : - qu'elle informe les attachés responsables des sections “Équipement” de l'existence de la réforme au moment même où elle leur demande de partir ; - qu'elle n'a jamais réuni son Comité technique paritaire pour le consulter sur ce projet de réorganisation (ce qui est pourtant obligatoire) ; - que les partenaires obligés de cette réforme (la DRH et la DPA) n'ont été ni informés ni consultés à propos de ce projet ; - qu'elle empêche les attachés invités à dégager de s'inscrire dans le mouvement général de l'automne 2014 (en cours) en les prévenant beaucoup trop tard de ce qui se trame. Quel bel exemple de respect des personnes !

Les personnels doivent pouvoir s'approprier les réformes

Et qu'elle semble lointaine la déclaration d'Anne Hidalgo formulée le 11 avril 2014 devant l'ensemble des syndicats représentatifs de la Ville, la nouvelle Maire rappelant l'une des règles de base du management dans le public comme dans le privé : toute réorganisation doit être préparée en amont et en association avec les agents de telle manière que les personnels puissent s'approprier la réforme !

Notre syndicat est naturellement immédiatement intervenu par  lettre  auprès de M. Emmanuel Grégoire, adjoint à la Maire chargé des ressources humaines, et de Mme Alexandra Cordebard, adjointe à la Maire chargée des affaires scolaires, pour dénoncer une situation absolument inacceptable et demander l'arrêt d'une réforme conduite jusqu'à présent de façon aberrante.

À suivre.

Photo  :  ©  Drubig –  Fotolia