Publié le 12 septembre 2017
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Absentéisme dans les collectivités territoriales : une proposition de consensus Dans un contexte où l’absentéisme interroge les pratiques managériales et les politiques de prévention des collectivités, l’association des DRH (ADRH) des grandes collectivités territoriales, si elle relève dans sa dernière étude une légère progression de l’absentéisme des fonctionnaires territoriaux pour 2016 (soit 0,4 point en un an), tient néanmoins à relativiser et pose les bases d’une approche commune du phénomène.  

Johan Theuret, président de l’association, reconnait que l’échantillonnage des collectivités ayant répondu à l’enquête n’est pas assez stabilisé pour fournir une tendance fiable (les répondants représentent 18% de la FPT) mais que « le résultat permet de situer autour de 8% la moyenne nationale de l’absentéisme » (cf article des Échos du 5 septembre 2017).

Hausse du taux d’AT et de maladie ordinaire

Selon l’enquête « Benchmark absentéisme 2016 » le taux d’absentéisme dans la fonction publique territoriale a atteint 8,2 % en 2016. Cette augmentation est principalement due à une hausse du taux d’accident du travail et de maladie ordinaire, cette dernière représentant environ 50 % du volume d’absence.

Rappelons qu’il y a lieu de distinguer clairement l’absence (qui englobe l’ensemble des motifs pour lesquels un agent n’est pas présent à son poste), de l’absentéisme, qui est circonscrit à une absence ne relevant pas des droits légaux, statutaires ou de dispositions internes dont peuvent bénéficier les agents (tels que, outre les congés et RTT, les autorisations spéciales d’absence, les congés parentaux, les formations, les congés maternité, etc.).

Les absences pour raison de santé sont ainsi comptabilisées dans l’absentéisme.

Fortes variations selon les catégories et filières

Le taux d’absentéisme par catégorie est très disparate : quel que soit le type de collectivité, les agents de catégorie C ont le plus fort taux ; il est en effet environ trois fois plus élevé que les agents de catégorie A et deux fois plus élevé que les agents de catégorie B.

On observe également de fortes variations de taux selon les filières : les filières techniques, médico-sociale et sociale sont les plus concernées ; ces filières sont plus impactées par la pénibilité physique et psychologique.

La prévention en question

La surreprésentation de l’absentéisme dans les postes les plus physiques, confirmée par l’enquête, interroge les collectivités sur leurs pratiques de prévention.

Parmi les actions de prévention les plus déployées, les collectivités répondantes mettent en avant la formation « gestes et postures » et les travaux ergonomiques sur les postes de travail.

En revanche, la contre visite médicale systématique et l’incitation financière sous forme de prime de présentéisme n’ont pas la faveur des collectivités.

 

Une définition partagée de la notion d’absentéisme, la mise à disposition d’outils de mesure et de suivi permettant des comparaisons objectives entre collectivités ainsi que des partages d’expériences devraient permettre à l’ADRH d’affiner son analyse au fil des ans et d’être force de proposition.