Publié le 25 avril 2017
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Élection présidentielle : l’évolution de la fonction publique selon les deux finalistes

À l’issue du premier tour, il est utile de rappeler l’essentiel des programmes d’Emmanuel.Macron et de Marine Le Pen concernant la fonction publique.

Emmanuel Macron : l’option néo-libérale

Emmanuel Macron propose de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires sur le quinquennat, soit 50 000 dans la fonction publique d’État et 70 000 en territoriale, tout en maintenant les effectifs de la fonction publique hospitalière et en renforçant les effectifs de l’armée et de la police. S’il n’est pas question d’abandonner le statut des fonctionnaires, il s’agit néanmoins de le moderniser et de le décloisonner en assouplissant le système des corps. L’idée générale est surtout de développer les recrutements sur la base de CDI de droit privé pour les fonctions non régaliennes. En outre, un quart au moins des directeurs d’administration centrale seraient recrutés en dehors de la fonction publique sur la base d’appels à candidatures ouverts. L’accès aux postes d’encadrement supérieur serait facilité par la suppression de contraintes statutaires qui créent pour l’instant un « plafond de verre ». Une gestion des carrières plus souple irait de pair avec une promotion de la mobilité dans et vers la fonction publique. La mise en disponibilité ou le détachement des fonctionnaires dans les entreprises à caractère commercial seraient limités à cinq ans, durée au-delà de laquelle les agents réintégrant le service public le feraient sous contrat. Quant aux rémunérations, elles seraient différenciées et non plus gérées de façon uniforme par rapport au point d’indice ainsi que davantage individualisées et modulées en fonction du  « mérite ». Est prévu le rétablissement d’un jour de carence pour le paiement des indemnités journalières d’assurance maladie, au motif qu’il avait permis de faire chuter l’absentéisme.

Marine Le Pen : un changement de cap

Marine Le Pen se démarque du « fonctionnaire bashing » revendiqué naguère par le Front National et entend préserver le statut de la fonction publique tout en dégelant et revalorisant le point d’indice. Au programme, un renforcement des forces de sécurité et un recentrage sur leur mission de sécurité publique en les libérant des tâches indues et administratives. Augmentation également des effectifs de la fonction publique hospitalière. Dans un souci d’égalité, il est question d’établir à 2 jours le délai de carence dans le public et le privé pour le paiement des indemnités journalières d’assurance maladie. Il est prévu d’élargir et généraliser le troisième concours de la fonction publique et le réserver aux plus de 45 ans ayant au moins huit ans d’expérience dans le privé.

Dans les deux cas, sans entrer dans un débat de spécialiste, de très nombreuses interrogations demeurent, entretenant un flou qui ne rassure pas fonctionnaires et syndicats. Même s’il s’agit de propositions de programmes de campagne électorale, certaines réformes impliquent des changements législatifs très importants, voire des bouleversements complets des modes de fonctionnement actuels.